| Il était tôt, trop tôt. Attila, mal réveillé et quelque peu sur les nerfs se dirigeait à grands pas dans les rues du quartier de l'Envie. La cigarette au bec, il inspectait les alentours qui lui paraissait bien désert. Il faut dire qu'à cette heure-ci la plupart des habitants ce remettaient difficilement d'une longue nuit alcoolisée.

Chiffonnant rageusement une lettre entre ses mains toute en marchant, il en relisait les quelques lignes écrites en pattes de mouche qui lui donnaient rendez-vous dans le pub d'Adam dans quelque minutes. Un soupir las s'échappa de ses lèvres. Cela faisait bien quelques mois qu'il recevait régulièrement et hasardeusement des lettres anonymes plutôt étranges.

Des lettres de dénonciation plutôt salées qui visait les "détracteurs" hypothétiques d'Attila. Donnant des noms, des adresses parfois même des photos de personnes qu'il ne connaissait même pas. Au début il fut plutôt surpris mais n'y prêta guère attention. Puis peu à peu au fil de la correspondance sa curiosité fut piqué à vif. Il commença à faire vérifier les informations que sa taupe providentiel lui fournissaient, elles se révélèrent toutes vraies sans aucune distinctions. La moindre désobéissance lui parvenait par courrier peu après qu'elle ait été commise. Faux partisans, complot contre lui, jeux d'alcool et de dés pendant le service, preuve de lâcheté etc étaient consignés soigneusement accompagné d'un ou plusieurs noms ainsi que d'informations complémentaires sur les fautifs.

Bizarrement Attila n'avait jamais chercher à savoir qui était l'auteur de ces lettres. Il savait ce qu'il avait besoin de savoir et cela lui allait très bien même si il avait eu quelques interrogations quant à l'identité de son corbeau personnel.

| Si il n'éprouvait aucunement le besoin de rencontrer la personne derrière tout cela, il n'en était pas de même pour l'autre. Une énième lettre lui était parvenue hier, lui intimant de venir pour une "rencontre" dans le quartier de l'Envie en "terrain neutre". Sa curiosité l'emportant c'est ainsi qu'il se retrouva devant le Pub de l'Envie.

|Poussant la lourde porte du bar, il s'installa toute au fond de la pièce se tassant sur son siège. Regardant attentivement les personnes présentes autours de lui, essayant de voir veinement si son interlocuteur était déjà présent

|Fixant longuement le serveur, il finit par commander un café noir et s'alluma une cigarette histoire de s'occuper en attendant.

|Au début il ne répondit rien, un peu surpris mais essayant de ne rien laisser paraître, il observe l'individu qui lui fait maintenant face. Un homme d'âge mûre emmitouflé dans un épais manteau, le regard froid, presque vitreux par moment. Il était parfaitement à l'heure ce qui n'étonna pas Attila. C'était la première fois qu'il le voyait réellement mais il savait déjà qu'il avait en face de lui un genre de maniaque fanatique de la première heure.

|Mais il n'allait pas s'en plaindre, loin de là. Cette homme, il le savait déjà, allait être un atout pour lui. Son interlocuteur le salua d'une voix neutre, légèrement tremblante. On aurait dit qu'il lui avait fallut faire un effort pour prononcer ce mot. Qu'importe, le Huns lui rendit sont salut d'un bref signe de la tête.

|Fixant l'homme avec un mélange de curiosité et d'impatience il posa les questions qui lui brûlaient la langue depuis un moment déjà. « Bon. Comment tu t'appel ? Tu viens d'ou et c'est quoi ce soudain intérêt pour ma petite personne au juste ? J'te préviens je fait pas dans les mecs. »

|Il voulait en savoir plus, creuser la chose. Cet homme pouvait être un atout comme une pomme empoisonnée en fin de compte. Si ça ce trouve c'était un putain de taré, un psychopathe qui le filmait en train de prendre sa douche et qui rentrait dans sa baraque le soir pour le regarder dormir. Il avait envie de lui en foutre une rien qu'à l'idée de penser à ça. Il se forçat à penser à autre chose, parce que là il devenait parano.

|Finissant tranquillement sa cigarette il attendait qu'on réponde à ses interrogations. Recommandant un café pour remplacer celui qu'il avait déjà fini, il repensait vaguement à toute ces lettres qu'il avait déjà reçut de la part de cet homme. Il y en avait un petit paquet. Presque une cinquantaine en un peut plus de 2 mois. Attila se demandait bien comment il occupait ses journées, comment il s'y prenait pour mettre en oeuvre ce travail de fourmi inlassablement.

|Il s'étira longuement sur sa chaise, buvant une gorgée de café qui lui brûla agréablement la gorge. Il n'aimait pas rester trop longuement éloigné de son quartier, pas qu'il se sentait vulnérable loin de là. Mais il aimait être présent quand quelque chose tournait mal, surtout en ces temps. Avec les rumeurs étranges qui couraient sur des comportement carrément chelou de la parts des damnés et Papa Satan qui s'était barré on savait même pas ou.

|Vraiment, Attila ne savait pas quoi penser de cet homme. Viktor hein ? Mais était-ce vraiment son vrai nom ? Il était plutôt légitime d'avoir des doutes à ce sujet. Levant un sourcil intrigué Attila ouvrit lentement la bouche pour lui répondre. « Tes flatteries de midinette ça prend pas avec moi. »

|Il n'allait pas se laisser embobiner par un mec qui sortait de nul part. Il devrait faire ses preuves. Restait à trouver comment, mais le général ne mit pas longtemps à réfléchir à la question. Il se pencha vers Viktor, lui parlant à voix basse.

|« Tu vois le mec là bas ? Celui qui a une chemise verte ? Imaginons qu'il veuille pour une quelconque raison me nuire, que ma vie est en danger. Tu ferais quoi ? Non attends, on va rendre ça plus réaliste hein. »

|Se levant soudainement, le Huns empoigna un cadavre de bouteille sur la table voisine avant de le lancer avec force dans le dos de l'homme qui sirotait une boisson au bar. Elle s'éclata dans un bruit cristallin, lui plantant quelques minuscule éclats de verre dans le bas de la nuque. Le plus gros des éclats étant tombés à terre.

|Après un petit moment de flottement l'homme se décide à se lever. Il était plutôt petit mais assez trapu. Une barbe de trois jours rongeait son visage et le regard fou qu'il lança à Attila n'augurait rien de bon. Se retournant d'une traite il fonça sur lui, l'empoignant fortement toute en le secouant. « T'AS UN PROBLÈME SALE ENCULÉ ?! »

|Malgré une envie folle de lui éclater la tête la première contre le mur, Attila se laissa docilement faire, lançant un regard de défi à Viktor. Si il voulait prouver ses dires c'était maintenant. « Alors on vient pas sauver sa princesse en détresse ? » L'homme en chemise manifesta son incompréhension à la scène qui se déroulait devant lui en secouant un peu plus Attila, prêt à lui coller son poing dans la figure. Attila jeta un regard autour de lui, le pub était presque désert à cette heure ci. Mais il n'oublia pas de remarquer l'éclat du bout de métal qui dépassait de la ceinture de son agresseur.