Sujet: Un loup dans la bergerie (feat Narcisse) Ven 12 Juin - 21:14
Slade en cette chaude après midi c'était placé en face de la cathédrale du quartier de l'orgueil habillé comme au bon vieux temps du cirque Haley, armé de ses balles et quilles de jonglage, chevauchant un mono-cycle. Il était temps pour Grip-Sou de faire son show pour aider le cuistot à trouver de nouvelles brebis pour remplir son frigo. Et quel meilleur endroit pour cela qu'une cathédrale ?
Slade attendait patiemment la fin de la messe tel un fauve guettant sa proie en s'échauffant pour la représentation qui approchait à grand pas.
Soudain alors que le cuistot vérifiait son mono-cycle les deux portes de la cathédrale s'ouvrir dans un grincement bruyant et commencèrent à vomir un flot de gens qui semblaient infinie, dans les rues de ce quartier. Le clown entendant ce sinistre bruit se hâte d'allumer la petite radio qu'il avait amenée pour l'occasion qui se mit à diffuser une musique festive comme celles diffusé au cours des représentations dans les cirque. Slade monta dans la foulée sur son mono-cycle lança ses balles dans les airs, ses mains s'agitèrent prestement et les balles qui retombaient déjà remontèrent immédiatement au-dessus de sa tête plus le temps passait plus elles semblaient léviter dans le ciel comme de petits astres coloré qui dansait dans une farandole hypnotisante. Les gens se massèrent peu à peu devant Grip-Sou pour observer le spectacle qui leur était proposé ...
Dernière édition par Slade Wilson le Lun 29 Juin - 10:12, édité 1 fois
Narcisse E. Céphise
Messages : 280 Points : 5277 Date d'inscription : 03/05/2014
Sujet: Re: Un loup dans la bergerie (feat Narcisse) Mar 16 Juin - 16:15
Et Narcisse, drapant d'un geste ample l'extrémité de sa cape écarlate sur son épaule, se retira à reculons, laissant l'assemblée des fidèles à son émotion pieuse et esthétique. Il venait de mettre le point final à une "messe" de plus, si l'on pouvait appeler ainsi ces assemblées sans dogme et sans prières. Il répétait toutes les semaines ce manège depuis de longues décennies déjà. Quand il s'en laissait, il s'interrompait pendant plusieurs mois. Il fallait bien se faire désirer. Quand il revenait après coup, il savait qu'on l'accueillerait par moult louanges... Louanges dont il n'avait cessé de se nourrir depuis sa mort.
Les fidèles s'étaient levé au son de l'orgue et se dirigeaient vers la sortie dans un silence impressionnant au vu du nombre de gens. On entendait bien ça et là quelques murmures, mais les applaudissements ne retentiraient que dehors, quand le Gourou daignerait apparaître dans la rue. C'était une sorte de tradition.
Cette fois ci l'Orgueilleux ne tarda pas. Il n'avait pas de temps à perdre, étant étreint par une impérieuse envie de s'enivrer de poésie et de dithyrambe. Ses adorateurs le laissaient indifférents aujourd'hui. Il se sentait pris d'une envie de vacances. Afin de satisfaire la curiosité des badauds massés dehors, il se changea rapidement pour revêtir une tenue plus sombre, proche du bleu nuit et du violet profond. Puis il traversa l'allée centrale enfin déserte et déboucha dehors.
Dans la rue retentissait un brouhaha tonitruant : celui d'une musique imbécile crachée par un mauvais haut-parleur. Le son grinçant des cuivres, qui semblait narguer Narcisse avide de calme et de volupté, semblait déformé, presque sinistre. Les passants ne formaient plus d'allée d'honneur, mais avaient formé un attroupement devant la cathédrale. Narcisse, agacé, tenta de distinguer la source du bruit importun. Il ne tarda pas à la localiser, quelques fidèles s'écartant dévotement devant lui pour lui permettre d'y voir quelque chose. Une espèce de saltimbanque grimaçant se tenait juché sur un appareil fruste dans un équilibre qui paraissait incertain mais pourtant maîtrisé ; il faisait voler au dessus de sa tête quelques balles en tournant lui-même dans une valse effrénée. C'était donc ça qui détournait tant de gens de la magnificence de leur grand gourou ? Un barde archaïque dont le seul talent consistait en un jeu grotesque avec quelques balles irrégulières ? Il détonnait étonnamment avec le décor alentour. Tout cela était bien baroque, vraiment.
Avec une légère grimace de dégoût, Narcisse fit signe aux deux gardes de corps du quartier de la colère, que l'on avait enfin daigné lui accorder. Sans un mot, les molosses fendirent la foule en direction du gêneur. Narcisse marmonna :
- Tsss... ça commence par les saltimbanques, bientôt ce sera les vagabonds. Et puis quoi encore.
Une vieille dame qui se trouvait devant lui s'empressa d'opiner du chef, apparemment toute retournée par la possibilité que son Gourou ait pu, ne serait-ce qu'une fois, lui adresser la parole. C'est vrai, quoi. Pas de ça dans le Quartier de l'orgueil.