What's the fuck is wrong with you ?!

Bien qu'il soit le père de l'Humanité, Adam n'est pas vraiment un modèle de vertu. Et pour preuve, il se serait pas retrouvé à errer en Enfer si c'était le cas!

Adam a toujours eu une âme de séducteur, Charmer des femmes, flirter avec... Il aime ça et ne s'en priverait pour rien au monde. La fidélité n'est pour lui rien de plus qu'une entrave à laquelle il aime se soustraire. S'engager sur du long terme? Très peu pour lui, Adam est un coureur de jupons qui s'assume et qui cultive son image de bad boy célibataire. Son goût pour les femmes se voit même dans sa manière d'engager de nouvelles serveuses pour son pub. Jeunes, ravissantes et aux déhanchés prononcés qu'il aime lorgner depuis son comptoir. Ça pour sûr, il adore que la vue depuis son bar lui soit agréable!

Adam est quelqu'un d'optimiste et joyeux par nature, nullement affecté à l'idée de passer l'éternité en Enfer. Bien qu'il aime rire, son humour est plus que douteux, souvent en dessous de la ceinture, et ne s'améliore définitivement pas après quelques verres. Fumer et boire sont deux choses qu'il ne s'interdisait déjà pas de son vivant, alors il ne fallait pas trop espérer qu'après sa mort le père Adam change ses vieilles habitudes. Le whisky reste son poison préféré et il ne se passe pas une journée sans qu'il ne s'en jette plusieurs verres dans le gosier. Vous savez comment c'est quand on gère un pub. Un verre pour faire de la compagnie à tel, un autre pour porter un toast ou encore simplement pour étancher sa soif... Si bien qu'au final, certains soirs on se demande s'il tient le comptoir, ou bien si c'est le comptoir qui le tient.

Pour un homme, Adam succombe rarement à la colère. À choisir entre diplomatie ou violence, il prendra toujours la voie la plus pacifique. Mais attention, cela ne veut pas dire pour autant que l'on ne peut pas l'excéder. Un conseil: il vaut mieux ne pas se trouver dans la même pièce qu'un Adam furax, au risque de perdre quelques dents. Quand il en vient aux mains, il est difficile de l'arrêter car ce n'est pas la vue du sang qui l'empêche de continuer à frapper. Heureusement, ces crises de fureur ne sont pas fréquentes.

Malgré ses quelques vices, Adam a conservé un côté paternaliste envers les humains. C'est plutôt une bonne chose quand on y pense puisque tous ceux qui sont tombés en Enfer sont en quelque sorte ses rejetons. Bon, il faut pas non plus s'attendre à le voir offrir des consos gratuites à tout va, mais ça lui arrive de prêter une oreille distraite aux jérémiades de nouveaux venus un peu chamboulés par leur mort récente autour d'un bon verre.

Ashes to ashes, dust to dust...

[UTILISATION DE LA CEINTURE]

Globalement, la ceinture n'a eu que peu d'effet comme si il n'y avait pas grand chose à modifier chez Adam pour le sublimer. Ainsi sa silhouette est restée inchangée tandis que l'essentiel des transformations se sont concentrer sur sa tête (ou plus exactement ses cheveux). Ses cheveux courts ont cédé leur place à une longue chevelure noir aux reflets bleutés atteignant aisément le bas de son dos. Quelques mèches rousses éparses viennent se noyer dans son énorme tignasse ébène.

Du reste, peu de changement encore... Certes sa barbe est rasée pour une fois, mais il ne tient qu'à lui de la laisser repousser ou non. Sinon, toujours le même visage, le même nez droit planté entre ses yeux acier et braise qui vous dévisagent avec insolence... Une cicatrice vient cependant ruinée l'uniformité presque parfaite de sa peau d'albâtre. Courant le long de sa pommette gauche, elle se prolonge de la base de son nez et encercle partiellement son œil gauche, telle une entaille faite au couteau.

[APPARENCE DE BASE]

Personne ne peut nier qu'Adam est une création de dieu. Ce n'est pas qu'il a du charme, c'est au-dessus de cela. Il est grand et élancé, dépassant aisément le mètre quatre-vingt. Chacun de ses muscles qui se dessine sous sa peau d'albâtre semblent avoir été taillé avec une infinie délicatesse. Fier de son succès auprès de la gente féminine, Adam prends soin de lui.

Sa gueule d'ange à tout pour plaire. Une sempiternelle barbe noire, finement taillée, recouvre la moitié inférieure de son visage, soulignant la virilité naturelle de ses traits. Le grain de beauté qui s'épanouit sous son œil gauche vient sublimer la pâleur de sa peau. Ses yeux surprennent souvent les personnes qui les contemplent pour la première fois, tant leur couleur est unique et rares sont les demoiselles à avoir su résister à ce regard de braises et d'acier, d'un gris vitreux comme un miroir délicatement poli. Le tout est encadré par des mèches de cheveux noirs de jais, toujours impeccablement coiffés dans un immense chaos capillaire, volontaire et paradoxalement ordonné.

Pour ce qui est de son look, Adam vit avec son temps dirait-on. Il affectionne tout particulièrement les jeans sombres et déchirés par endroits, chausse de vieilles converses et endosse une chemise noire dont il retrousse constamment les manches et par-dessus laquelle il porte un veston rouge. On trouve souvent à ses poignets de larges bracelets de cuir donnant à l'ensemble de son apparence un côté rebelle.

En définitive, Adam a tout du bourreau des cœurs. Il est beau et fait chavirer le cœur des dames d'un simple regard enjôleur, d'un sourire séducteur. Même son parfum qui vous caresse les narines semble avoir été choisi pour subjuguer le cœur des femmes. Adam est incontestablement un homme d'apparence qui aime plaire aux dames plus que tout!

Tell me a funny fucking story.

"Et toi, c'est quoi ta foutue histoire?"

Je lève le nez de mon comptoir et pose mon regard sur le client, un nouveau venu fraîchement débarqué en Enfer, qui vient de me poser la question. Ça faisait un moment qu'on m'avait pas demander comment je m'étais retrouvé là. Tout en frottant un verre avec un chiffon, je réfléchis à la manière la plus simple de lui répondre.

"Tu sais... Mon histoire est pas vraiment facile à raconter. J'suis ici depuis tellement longtemps que ça en fait des choses à raconter..."

"Fait pas genre... J'ai l'éternité devant moi après tout, non?"

Je lui décoche un sourire en coin. Il a pas tort sur ce point là.

"Contentes-toi des grandes lignes, au pire..."

"Les grandes lignes, hein? Et bah, je suis ton père, gamin. Ou plutôt le père de l'humanité tout entière, en fait."

Le type ouvre des yeux grands comme des soucoupes et manque de s'étouffer avec la bière qu'il buvait. Je lui réponds par un regard compatissant et en attendant que sa toux se calme, je me remplis un verre de scotch. Je garde la bouteille en main un instant, hésitant entre la garder sur le comptoir ou la ranger avant de finalement opter pour le premier choix.

"Et ouais, mon grand. Je suis Adam. Celui qui à été créé à partir de la poussière et tout le toutim. Me demande pas si Eve a vraiment été créé à partir d'un de mes côtes ou à quoi ressemblait cette saleté de jardin d'Eden parce que j'ai pas vraiment de souvenirs de cette époque là."

Quitte à réellement lui raconter mon histoire autant aller à mon plus vieux souvenir... Et c'est comme ça que, accoudé sur mon comptoir un verre à la main, je commençais le récit de ma vie de débauche.

Tout avait commencé quand je m'étais réveillé à poil avec un arrière-goût de pomme dans la bouche et un sérieux mal de crâne - que plus tard j'apprendrais à appeler gueule-de-bois - dans un lieu qui m'était parfaitement inconnu. À mes côtés, gisait une femme pas plus habillée que moi et qui semblait aussi comateuse que moi.
C'était la plus belle plante qui m'est été donné de voir et c'était ma sœur, j'en avais l'intime conviction. Je sais pas comment je pourrais l'expliquer mais au fond de moi, je savais que nous étions les dernières créations de Dieu. Elle était Eve et j'étais Adam, la première femme et le premier homme...

Comme on avait pas grand chose à foutre sur cette terre désolée, on est resté ensemble. Et puis, un peu sans savoir comment, Eve a fini par se retrouver à attendre un marmot. La bonne blague, hein ? Je me rappelais pas vraiment l'avoir culbuté par le passé, mais... Même si ma mémoire était un vrai gruyère, fallait bien se rendre à l'évidence. J'étais le seul mec dans ce bled paumé en mesure de lui faire ce gosse.

"Et ça te dérangeait pas plus que ça d'avoir mis ta frangine en cloque?"

Je profite de l'interruption pour vider mon verre et m'en servir un autre.

"Y avait qu'elle en même temps, gamin! Difficile de se rabattre sur quelqu'un d'autre et puis... Tu l'as pas encore vue la p'tite Eve. Même si je l'avouerais jamais devant elle, c'est sûrement la plus belle femme qui puisse existé. Tu peux me croire, je sais de quoi je parle. Si tu la croise par contre, évites de lui répéter ce que je viens de dire. Faudrait pas qu'elle prenne la grosse tête."

Bon, c'est vrai que moi je l'ai plutôt bien pris mais, c'était pas forcément son cas pour Eve. Elle m'a jetée la faute à la gueule, en m'disant que c'est sûrement à cause de toutes les saloperies qu'on faisait alors qu'on était frère et sœur qu'on s'est fait éjecter de l'Eden. Ça m'a un peu poussé à réfléchir sur ce qu'il s'était passé avant qu'on débarque sur Terre. Et pendant que moi, je me cassais le crâne à cogiter, le gosse à fini par naître. Une fille que s'était. Tout le portrait de sa mère. Mais ça la pas empêcher de l'abandonner. J'avais l'air con moi, avec ce bambin geignard à pas savoir quoi en faire. Finalement, j'ai pas eu à m'en occuper. La gamine grandissait toute seule et, sans qu'on y soit pour quelque choses Eve et moi, d'autres morpions ont commencés à voir le jour et à grandir eus aussi. Ils se sont mit à se multiplier inlassablement et moi je restais spectateur de leur évolution accéléré. En peu de temps, ils se sont mit à construire des cités, à élever des animaux si bien que la terre vide que je connaissais ne l'était plus vraiment.

Quand Eve est venu me voir quelque mois plus tard en me questionnant sur ce que je me rappelais d'avant mon réveil, j'ai compris qu'elle tenait à savoir ce qui nous était arrivé et lâcherait pas le morceau. Pour ma part, j'en étais plus à ça. J'étais fasciné par nos enfants. Que je me rappelles ou non de mon passé ne m'intéressait plus tout. Non, ce que je désirais, c'était vivre parmi les hommes sans me soucier de ce qu'on m'avait privé.

Plus tard, j'ai appris que l'humanité tenait Eve pour responsable de tous les maux qui l'accablait. Tout ça parce qu'elle et moi on aurait goûtée le fruit d'un arbre défendu par notre cher Paternel. Pour ma part, même en sachant cela, je n'arrive qu'à garder un souvenir vague de ces événements. Quoiqu'il en soit, je trouvais la réaction de nos gamins désespérément conne.Certes, elle avait enfantée l'humanité et l'avait - un peu - abandonnée, mais ça restait leur mère. Et puis moi aussi je l'avais croquée cette fichue pomme et pourtant personne me bassinait avec ça. C'est à cette époque que ma fascination pour nos enfants s'est estompée. J'ai réalisé qu'ils étaient finalement pas mieux que nous question connerie.

Cette révélation, s'était un peu comme si on m'ouvrait les yeux et que désormais je pouvais voir tout le mal qui rongeait le cœur des hommes. Partout, ils se massacraient les uns les autres, convoitant les biens de leurs prochains. Mêmes les grandes villes que j'admirais tant étaient bâtis sur des montagnes de cadavres... Mais vous savez quoi? Je m'en foutais royalement que ce soit le cas. C'était pas mon problème. Qu'ils s'entre-tuent si ça les amusent, ils sont suffisamment grands pour se gérer eux-mêmes. Personnellement, je bougerais pas le petit doigt pour réparer leurs conneries. Voilà ce que je pensais: l'humanité se foutait en l'air et bien moi aussi... À ma manière. Et pour ça, je me lavais le cerveau en le noyant dans l'alcool. Une douce façon de s'autodétruire. Passer ses journées à picoler comme un dingue au fond d'un bar, charmer de jolies brins de fille et coucher avec elles dès que j'en avais l'occasion. Qu'elles soient mes arrière-arrière-arrière-arrière-petites-filles ne m'empêchait pas de prendre mon pied. L'humanité s'était bien fait sur un inceste d'abord, non?

Et puis un jour... Au lieu de me réveiller dans mon lit comme d'hab', je me suis retrouvé devant les portes de l'Enfer, avec une sacrée gueule de bois, les idées vraiment pas claires, la bouche pâteuse, un joli black-out dans la mémoire, torse-poil et une petite culotte dans la poche de mon jean. Pendant que j'essayais de me remettre les idées en place, j'ai vu un vieux type aveugle qui s'approchais de moi et me demandais si j'étais bien Adam. C'était Minos, le juge des Enfers. Le pauvre était apparemment impatient de me voir. Autant que ça se pouvait pour un aveugle. Quand je lui ai répondu que s'était bien moi, il s'est contenté d'un sourire et m'a souhaitée la bienvenue. Sans me laisser le temps de décuver, il m’a annoncé que j'avais une ou deux personnes à voir avant qu'il ne me laisse tranquille. Comme j'avais pas encore toute ma tête et qu'il à l'air de savoir où il allait, je l'ai suivi dans les méandres de la grande cité des enfers écoutant ce qu'il me racontait d'une seule oreille. C'est fou ce qu'il peut être bavard le père Minos quand il s'y met. J'avais l'impression qu'il cherchait à me passer le cerveau au broyeur mais s'était juste moi qui était trop con pour pas voir qu'il était heureux de parler au premier homme, un peu comme un fan devant une de ses idoles...

La première personne chez qui il m'a conduit, c'était Lucifer en personne. Le saint patron des damnés et boss des Enfers. Quand j'ai posé mes yeux sur lui et qu'il s'est présenté, j'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire. Lui aussi était un favori du vieux barbu et il s'était fait virer à grands coups de pompe au cul comme moi et Eve. Finalement, c'est p'être ça qu'il fallait comprendre... Dieu est un enfoiré de sadique qui prend son pied en punissant les créatures qu'il crée. L'image d'un vieux croûton dans une tenue en latex m'a traversé l'esprit et je dois dire que j'ai eu du mal à m'arrêter de rigoler. Quand j'ai fini par calmer ce fou rire, Lucifer m'a proposé de rester ici en Enfer, que ça me changerait pas trop de ma vie sur terre et qu'il pourrait me trouver un job dans tout ce joyeux bordel qu'est sa ville. Bien sûr, j'ai pas refusé son offre sinon je serais pas là pour raconter ma vie. Il avait l'air content de ma décision et m'a souhaité lui aussi la bienvenue comme Minos avant de me dire que je devais voir avec une vieille connaissance à moi pour ce qui était du taff.

Le vieux juge m'a de nouveau servi de guide et m'a conduit dans un quartier. Le quartier de l'Envie. J'ai essayé de l'interroger pour savoir qui était cette vieille connaissance mais il a refusé de lâcher le morceau en me disant que c'était une surprise. Ça pour une surprise s'en était une. Mais c'était plutôt le genre de surprise qu'on aimerais éviter. C'était Eve, ma chère sœur, qu'il m'amenait voir.

"Heu... C''est tout ce que ça t'as fait de la revoir après tout ce temps?"

"Comment t'expliquer? J'avais un mal de crâne énorme et elle s'est mis à me hurler dessus dès l'instant où ses yeux se sont posés sur moi en m'insultant d'à peu près tout et n'importe quoi... Ça a bien duré deux minutes. Alors oui, j'ai été content de la revoir, mais que l'espace d'une seconde. Celle avant qu'elle n'ouvre la bouche."


Passé le trauma auditif infligé par ma chère sœur, Minos lui a expliqué la situation. J'ai pas vraiment suivi leur conversation, essayant de récupérer tant bien que mal du choc qui me bousillait encore le cerveau. Au final, Eve a congédié le vieux juge et m'a demandé de la suivre. Quelques minutes plus tard, je me suis retrouvé devant ce même pub. "The General's Humbert". Elle m'a dit qu'elle faisait de moi le patron de son pub, que l'appart' à l'étage serait le mien et surtout que j'avais intérêt à dessoûler rapidement parce que j'attaquais le boulot dans moins d'une heure.

C'est comme ça que je suis devenu le patron du General's Humbert et ça fait un sacré paquet d'années j'y bosse maintenant...

Quand je finis mon histoire, je réalise que tout le monde dans le pub est silencieux et m'écoutais déblatérer ma vie. Je finis mon verre d'un trait, attentif à la sensation de brûlure au passage du whisky dans ma gorge et pose bruyamment mon verre sur le comptoir pour les sortir de leur torpeur.

"Tournée générale, les marmots! C'est papa qui régale..."