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 Le gars dont tout le monde parle.

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MessageSujet: Le gars dont tout le monde parle.   Le gars dont tout le monde parle. EmptyVen 11 Avr - 16:28



Quand le réveil d'Aika sonna, elle l'éteignit aussi tôt. Elle n'avait pas beaucoup dormi. C'était le début de sa deuxième semaine en enfer, le début de sa deuxième semaine de boulot, elle était stressée. De toute façon, que ce soit dans le "monde réel" ou l'enfer, le début de semaine la stressent toujours autant. Elle est anxieuse de rater ce qu'elle entreprend, de ne pas satisfaire les gens. Et encore plus en Znfer, maintenant qu'elle travaille, qu'elle passe sa journée à servir, à faire des allés retours, à faire la vaisselle .... En plus, on ne pouvait pas dire que les clients étaient très aimables avec elle, ses seules amies étaient quelques filles du club, qui travaillaient avec elle. Globalement, elles étaient gentilles, un peu pestes, mais gentilles. Pour le bar, il y avait une tenue spéciale à mettre, Aika étant japonaise, elle avait déjà porté des tenues de maid, mais jamais vraiment aussi courtes. La robe était très décolletée, et la jupe plutôt courte, si elle se baissait un peu trop, hop la, tout le monde pouvait voir ses sous-vêtements. Mais bon, on ne peut pas dire que ça la dérangeait vraiment, de temps en temps, quand elle trouvait un client mignon, ça l'arrangeait même. Car oui, ne nous mentons pas, Aika reste une luxurieuse et en une semaine elle avait déjà couché avec au moins 3 personnes du bar, ça changeait, c'était drôle, un homme différent à chaque fois, une histoire éphémère, histoire d'une nuit, et seulement une.

Il était neuf heures et demie, il lui restait donc trente minutes pour s'habiller, se coiffer et se maquiller. Elle mit quelques secondes à réaliser que trente minutes, ce n'était rien et pour se bouger. Elle prit une douche rapide, enfila ses vêtements et son porte-jarretelle avant de brosser ses cheveux, sans cornes aujourd'hui. Elle passa ensuite au maquillage, un simple trait d'eye-liner et ... non, pas le temps pour des lentilles aujourd'hui. Elle se contenterai de ses yeux verts jade, mais seulement cette fois. Elle était presque au naturel aujourd'hui, pas de lentilles, pas de cornes. Elle passa un rapide coup de noir sur ses ongles avant de partir à pied au travail. Le bar n'était vraiment pas loin, quelques minutes de marche à peine, mais elle accéléra, elle ne voulait pas être en retard, et ne voulait pas s'attarder dans son quartier.

Elle finit par arriver pile à l'heure, prit un plateau et commença à enchaîner les commandes, elle discuta un peu avec les autres filles qui lui racontèrent les derniers ragots et potins, comme toutes filles qui se respectent, avant de reprendre son service jusqu'à la pause de midi où elle alla manger avec trois autres filles qui apparemment devaient absolument lui parler d'un garçon qui venait souvent ici, une sorte d'habitué aux clopes, à la bière et aux filles. Elle les écouta parler sans dire un mot, elle était attentive, il ne lui semblait pas avoir servi un tel homme, mais bon, après tout ce n'était que sa première semaine. " Il est plutôt mignon, fume et boit beaucoup et adore les filles ! Je crois qu'il a déjà couché avec Eve aussi !" Aika arqua un sourcil et fit la moue. Bien sûr, Eve faisait ce qu'elle voulait, mais le fait qu'elle couche avec des hommes la gênait, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Elle était tellement attachée à elle, qu'elle en était presque jalouse des autres gens, mais elle ne lui a jamais dit et ne lui dira jamais, elle risquerait de la trouver, je ne sais pas ... trop collante peut-être ? Enfin bref, elle soupira. C'était quoi son nom à lui déjà ? Virgil. Virgil. Bof, pas terrible, enfin, y'a mieux comme prénom quoi. Apparemment, c'est une sorte de guide des enfers, ils faisait visiter aux nouveaux. Bah pour Aika, il était pas la. Elle avait du se débrouiller un peu toute seule pour comprendre ce qu'il se passait, bien que le Styx l'ait beaucoup aidée à comprendre. Le Styx, le lac des enfers. Avec la lave et tout. Elle s'était d'ailleurs bien retenue pour ne pas la toucher, histoire de voir si ça brûlait vraiment.

Elle haussa les épaules à la fin de la pause pour dire à ses amies qu'elle se fichait de cet homme, bien qu'il l'intrigue un peu avant d'aller reprendre son service. Elle courait dans tous les sens, allant et venant ici et la, elle tomba même une fois mais reprit aussitôt son service, heureusement, son plateau était vide. Elle était épuisée, il lui faudrait certainement deux semaines de plus pour s'adapter à ce rythme de vie effréné. Parfois, elle se demandait si elle manquait à ses parents, en plus, elle était partie sur une dispute ... tellement cliché, comme dans les mauvais feuilletons. Elle soupira, elle était fatiguée, n'avait pas bien dormi et ... et ça suffisait amplement. Une voix la sortit de sa petite pause, un nouveau client devait être servi. Elle s'approcha de l'homme avec la clope au bec et et lui demanda ce qu'il voulait prendre, sortant son calepin et son stylo. A aucun moment elle n'aurait pu faire le rapprochement que l'homme qui se tenait devant elle était "le dit" Virgil.
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MessageSujet: Re: Le gars dont tout le monde parle.   Le gars dont tout le monde parle. EmptySam 12 Avr - 1:48



« You're worst than Nicotine »


Il est quatorze heure. Ou plutôt, il était quatorze heure la dernière fois qu'il a jeté un coup d'oeil à son portable. Depuis, il ne savait combien de minutes exactement il s'était écoulé. Mais il en avait rien à foutre. Rien à foutre du temps, de l'heure, des pendules, et autre connerie du même genre. Rien à foutre des damnés qui devaient se pointer en Enfer, perdu parce qu'il n'était pas là pour les accueillir, les guider, faire son travail en somme. Puis qu'importe, c'était des damnés, pas des gosses de quatre ans ! Bien qu'il arrive que des gamins débarquent en enfer, souvent parce qu'ils ne furent pas baigné dans la religion de leurs vivants, le plupart du temps, il s'agissait d'individus de plus de quinze ans, qui avait pleinement conscience de vivre dans le pêché. Ils étaient responsables de leurs actes, et n'avaient aucune excuse concernant leurs délits, leurs crimes, leurs blasphèmes. Qu'espéraient-ils donc ? Qu'une fois mort, Dieu serait miséricordieux avec eux ? C'est comme demander au diable d'être bienveillant, une pure ineptie. Alors, tant pis pour leurs tronches. Être totalement perdu et désorienté en arrivant en Enfer ferait, aujourd'hui, partis de leurs sanctions. Virgil n'a pas envie de bouger. Pas envie de se faire chier avec la brochette de blaireau qui l'attendait. Il avait pas la tête à ça. Parce que c'était le merdier dans sa tête. Et que ce merdier, il essayait de le noyer dans des vapeurs de nicotines, dans des effluves d'alcool. Dans l'ivresse et le tabagisme. Et le pire, c'est qu'il n'y a rien qui ne fonctionne. Il n'y a rien qui le libère de ces tourments. Et ça commence doucement à l’emmerder ça aussi. Sérieusement, ce n'était pas la première femme qui passait entre ses bras. C'était pas la première fois qu'il s'envoyait en l'air avec une gonzesse. Alors pourquoi là, ça lui prenait autant la tête ? Parce que c'est Eve, tout simplement. Et que Eve, c'est pas n'importe qui. Sérieusement, Eve, tu fais chier toi aussi !

Les lueurs du soleil traverse les fenêtres de sa chambre, de son appartement. Ils viennent agresser sa peau, brûler son corps nu, pour essayer de le tirer de sa léthargie. Mais rien n'y fait. Un simple drap recouvre une partie de ses jambes, cachant subtilement son intimité. Ses bras sont croisés derrière sa tête, étirant son corps dont les courbes musclés se dessinaient subtilement. Entre ses lèvres, une cigarette. Une clope. Un tube à tabac dont le bout est embrasé. Une courte inspiration, la fumée le pénètre, et lorsque ces lèvres s'entrouvrent, quelques vapeurs s'enfuient, s'élevant langoureusement vers le plafond. Il ferme les yeux alors qu'il inspire à nouveau. Ses paupières le plonge dans le noir. Il ne voit plus rien, plus rien qu'un voile de ténèbres. Mais sur ce voile, des lettres dorées s'inscrivent, apparaissent, comme magique, comme tracé par les plumes de son esprit. Ce sont des poèmes, des récits, des phrases, des vers. Des choses qu'il a écrite. Des choses qu'il avait bannis de tout manuscrit. Tout lui paraissait fades, sans saveur. Sa prose n'était plus là. Sa poésie était morte. Il n'était plus que l'ombre de l'auteur, de l'écrivain, du philosophe qu'il était auparavant. Tout comme il n'était plus que l'ombre du Virgil qu'il fût, là, étendue dans son lit, laissant une simple femme bouleverser ainsi son être. Sérieusement, Virgil, tu crains toi aussi !

Il avait passé une grande partie de la nuit à écrire. Sur sa vieille machine à écrire noir, tout droit venus du siècle précédent. Les ordinateurs, c'est bien joli, mais ça enlève de l'âme aux textes. C'est en tout cas ce qu'il avait toujours pensé. Il y avait quelque chose d'impersonnel qui ne lui plaisait pas dans l'écriture numérique. Pour lui, c'était soit la plume, soit la machine à écrire. Rien d'autre. Il ne se souvenait pas même de ce qu'il avait fait du papier souillé par l'encre noir. Avaient-ils trouvé le chemin de la poubelle ? Était-ce les flammes de son briquet qui les avaient dévoré ? Ou encore étaient-il planqué, comme beaucoup d'autre, sous son matelas ? Il soupire, attrape le cigarette mourante entre ses doigts, et l'écrase sur le parquet. Virgil, il n'a pas de lit. C'est juste un matelas posé par terre. Entre les bougies, les canettes de bière, les bouteilles de whisky, et les cadavres de clopes. Il se lève, attrape un caleçon, et l'enfile. Il a un gout de lourdeur dans la bouche, un vague dans son esprit. Il en comprends la cause lorsqu'il voit deux bouteilles de Jack Daniel's vide posé sur son bureau. Alors c'est comme cela qu'il a finis sa soirée de la veille ? Ivre, devant une machine à écrire ? Il se penche alors sur celle-ci. Il y a encore une feuille dedans. Les premières vers ne sont pas trop mal, mais rapidement, ses doigts ne devaient pas trouver les touches. Tout cela ne voulait plus rien dire, juste des lettres entremêles par les lois tyranniques d'un chaos de l'âme. Plus d'ordre, plus de sens. Seulement le chaos. Simplement le chaos. Un peu comme dans son crâne.

Le Conteur attrape son portable. Rien ne s'affiche. Ni alerte du crocodile bleuté qui l'avertis lorsqu'il reçoit un message. Ni même la trace d'un coup de fil qu'il aurait loupé. Il soupire. Et balance son téléphone sur son matelas. Son regard traversait alors sa fenêtre, surplombant les toits dégradés du quartier de la Paresse. Et il soupire. Si ce n'est ni l'alcool, ni la cigarette, qui pouvaient le délivrer de ses tourments peut-être devait-il combattre le mal par le mal, et retourner se vautrer dans les bras d'une autre fille, glisser entre ses reins, prendre son pied, jouir. Et si rien n'y faisait, il resterait toujours les drogues de Caliban. Dans ses réserves, il devait bien avoir un truc pour lui griller quelques parcelles de son esprit, détruire ses pensées, pour mieux les remettre en ordre. Il tourne le dos au soleil, et quitte sa chambre. Ouais, il pouvait toujours essayer cela. Jouir, c'était comme une façon de ce purger. Pour un homme, jouir, ce n'est pas simplement l'aboutissement du plaisir sexuel. C'est une délivrance, un instant fugace où tout s'évapore. Une manière d'exprimer les contours les plus nobles et les plus délicats de son cœur, mais aussi d’expulser sa frustration, sa haine. De se délivrer des entraves de son âme. C'est une quête naturelle. Une quête de jouissance. Une quête de délivrance. C'est en tout cas la manière qu'il avait de voir la chose. Mais peut-être qu'il n'était plus, également,que l'ombre du philosophe qu'il pouvait être.

Ses yeux d'onyx se posaient alors sur son téléphone portable. Il pourrait bien le reprendre, ouvrir son répertoire, faire défiler la liste des noms et des numéros qui y étaient enregistré. Repérer, parmi eux, le nom d'un prostituée. Une de celle dont il avait le numéro. Une de celle dont il aimerait bien, à nouveau, parcourir le corps. Une de celle qu'il aimerait, à nouveau, posséder. Mais il y avait en lui le désir de fréquenter une parfaite inconnue. Un désir de se faire dorloter par quelqu'un qu'il ne reverrait jamais. Venir, séduire, jouir, partir. Un désir, une envie. Et on y revient encore, à l'Envie ! Il attrape un jean, dont la noirceur n'avait d'égal que ces yeux d'ébènes, et un t-shirt tombant parfaitement sur ses épaules, soulignant sa fine musculature. Il s'en vêtis, avant d'attraper ses chaussures. Deux lourdes Doc Marteen's aux lacets rouges et noir. Des lacets qu'il rentre à l'intérieur du cuir, ne désirant, comme d'habitude, nullement les attacher. Il décroche son long manteau sombre, dont l'intérieur est teinté de rouge, et s'en recouvre. Le ciel semble se couvrir. Ainsi pose t-il sa capuche sur son crâne lorsqu'il sort de son appartement. Il pourrait très bien prendre sa voiture, mais c'est une envie de marcher qui l'anime. L'Envie, encore, toujours. Bordel !

Il lui fallait alors traverser plusieurs quartiers, une multitude de rue, pour atteindre sa destination. Passer devant des dizaines et des dizaines de magasin. Croiser le chemin d'autant, voir plus, de damnés. Des femmes. Des hommes. Il ne prêtait attention à personne. Il ne regardait personne. Il ne parlait à personne. Et lorsqu'il croyait distinguer, au loin, quelqu'un qu'il connaissait, alors il s'enfonçait un peu plus de sa capuche pour que son visage ne soit pas vu. Qu'on lui foute la paix pendant qu'il marche. Qu'on lui foute la paix tout court. Il n'y avait que de rare élu qui aurait le droit de le priver de sa solitude. Ce putain de junkie de Caliban. Et Eve. Ses deux comparses quoi. Unis comme les trois doigts d'une tortue. Ouais, sauf qu'une tortue, ça n'a pas de doigt. Sauf dans les dessins-animés pour enfant. Auquel cas, elles sont aussi des armes et des rubans de différente couleurs autour de leurs yeux.

La luxure, enfin. La luxure et son quartier. Un quartier où le sexe est loin d'être un tabou. Des affiches, partout, mettant en avant les formes généreuses de femmes dénudé. Des êtres déambulant en montrant leurs corps. Des prostitués à même les rues, interpellant et aguichant le moindre passant. Des Sexchopes. Des néons rosâtres. Le bar à hôtesse. C'ét ait là son point d'arrivée. L'établissement qu'il voulait atteindre. Il ne convient pas de se mentir, hommes comme femmes ne rentraient pas par hasard dans ce "bar". Ils avaient tous, en tête, une idée bien précise. Et Virgil n'y faisait pas exception. Au diable les coupes de champagne, cet alcool mondain avec un degrés d'alcool proche du Q.I d'une larve trisomique. Ce qu'il voulait, c'était la volupté. Ce qu'il voulait, c'est le plaisir. Ce qu'il recherchait, c'était la jouissance. Une quête de délivrance.

C'est pour cela qu'il pousse la porte, et en franchis le seuil, pouvant alors observer ce que les fenêtres légèrement fumé laissait à peine deviner. Des hommes travaillaient également dans ce magasin. Mais ces yeux ne se posaient que sur des femmes. Le service trois-pièce, c'est pas pour lui. Certaines sont déjà au prise avec quelques hommes, autour d'une table. D'autres attendent leurs tours, aux comptoirs, sur des chaises, les jambes croisées et nues. Des regards se portent sur lui, le détaille, de la tête aux pieds. Virgil n'est pas le plus bel homme des Enfers. Il n'a jamais prétendus l'être. Il n'a jamais cherché à l'être. Mais, il est vrai qu'il avait un certain charme. Un certain sex-appeal comme certains dissent. C'est un Don Juan. C'est un goujat. C'est un enfoiré, un fils de pute. Tout cela, mais avec une belle gueule. Et il faut croire que ça leurs plaît, à ses demoiselles. Quelques unes murmurent en le voyant entrer, le regardant toujours. D'autres mêmes doivent le reconnaître. Il repère, lui-même, une jolie blonde qui serait bien à son goût. Mais il ne vas pas vers elle. Il part directement vers l'une des tables. Eve semble l'éviter ses derniers temps. Fait-il de même ? Il ne savait pas vraiment. En tout cas, il lui semblait, à cet instant, que l'endroit n'était pas des plus déplaisant pour boire, se saouler, et rentrer ivre chez lui. Il n'aurait, sans doute, pas même besoin de rentrer chez lui pour profiter d'un joli corps fraîchement conquis, le bar à hôtesse proposant de bien jolie chambre.

Virgil s’assoit, Virgil prends possession des lieux. Il est là, en prince, en roi. La salle semble avoir fais un pas vers le calme depuis son entrée en scène. Comme pour respecter le règne du Conteur. Il n'a plus sa capuche, il l'a fait tomber en entrant dans le bar. Afin de montrer sa jolie tronche à ses dames sans doute. Ou bien pour pouvoir fumer tranquillement une clope sans avoir ça sur la tête. Parce qu'il se fout bien d'être à l'intérieur d'un bâtiment, le Virgil. Entre quatre murs, ou sous le ciel étoilé, il sort son paquet de cigarette, en fait légèrement ressortir une pour la piocher de ses lèvres. Et il l'allume, après avoir fait jaillir une gerbe de feu de son briquet. Il l'allume, et il fume, il tire sur ce bâtonnet de nicotine, et laisse la fumée l'entourer, s'envoler, se disperser. Le cul de sa cigarette ne quitte ses lèvres que pour interpeller l'une des filles qui passait, avec un plateau sous le bras. Elle est mignonne dans sa tenue de maid, y'a quelque chose de sulfureux chez elle. Elle est jeune aussi. Jeune et mignonne. Elle devait en faire tomber plus d'un, chez ses enflures d'humains. D'ailleurs, elle a un truc sur le visage qui lui dit quelque chose. Il l'interpelle, il esquisse un léger sourire lorsqu'elle s'approche de lui, et sort carnet et stylo. « Un mojito s'il te plaît. Et ne lésine pas sur le Rhum. J'en ai besoin. » Parce oui, Virgil ne vouvoie pas. Même lorsqu'il ne connaît pas, il tutoie. C'est un peu rustre, c'est un peu brute, c'est un peu lui.  Elle allait lui tourner le dos, lorsqu'il attrape son bras, afin de l'empêcher de partir tout de suite. Il murmure alors : « Si tu pouvais me dégoter un carnet comme le tien, et un autre crayon, ça serait cool aussi. » De quoi écrire en somme...

C'est à croire qu'il n'avait pas seulement envie de s'envoyer en l'air afin de soulager son âme, le Conteur. Peut-être ressentait-il l'envie d'écrire. Mais au fond de lui-même, il sait que ça ne mène à rien. Il a déjà essayé. Un tas de fois. La veille même. Et rien n'y faisait. Virgil, tu n'es plus capable d'écrire. Il serait peut-être temps que tu penses à laisser... Il relève la tête. Il lui semblait alors avoir entendus des paroles échangés du côté du bar. Non pas les banalités des courtisanes, mais plutôt un... prénom. Aika ? Ce n'était pas sans lui dire quelque chose... Était-ce cette Aika là ? Celle dont Eve lui avait parlé ? Celle dont les lèvres de la belle rousse prononcé le nom ? Eve, ce n'est pas possible, tu le fais exprès ?! D'être partout où il fout les pieds ? Hein, avoues-le ! La demoiselle revient alors, les yeux d'onyx du Conteur s'attarde sur elle. Elle a l'air fatigué. Épuisé même. A bout de souffle aussi. Il se tourne alors vers le bar, vers la dirigeante, et lève la main comme pour attirer son attention : « Celle-là, elle est pour moi. Rajoute son nom et son tarif sur mon ardoise, je te règle le tout en fin de mois ». Sa voix, lourde, prenant les ondulations de la lassitude, avait résonné dans tout le bar à hôtesse. Du coin de l'oeil, il voyait les ragots et les commérages arriver... et le meilleur, c'est qu'il n'en avait strictement rien à faire. Il attrape le verre de Mojito, ses lèvres délaissent sa cigarette pour boire quelques gorgées à la paille. C'est frais, ça lui fait du bien. Il pose le verre sur la table, et le tourne vers Aika, le rapprochant d'elle en le faisant glisser. Désormais, c'était lui et elle.

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