L
a nuit est agitée dans le quartier de l'Envie, aujourd'hui. Il y a énormément de gens dans les rues – la plupart accrochés à leurs smartphones.
Sympa la vie en Enfer... Il fait nuit, et pourtant les boutiques sont encore ouvertes. D'après ce que je comprends, elle restent ouvertes relativement tard... J'en profite pour regarder un petit peu ; les vitrines sont aussi généreuses que le prix des articles qui y sont exposés. Qui paierait aussi cher pour de simples habits soit-disant si raffinés... ? Je regarde à travers la vitrine d'une boutique de vêtements, des personnes s'y bousculent pour se procurer ces articles de luxe. J'ai ma réponse.
Ça me donne la gerbe. Bande de bourges. Je soupire. En réalité, ce quartier m'exaspère. Je continue ma route, sans vraiment regarder où je vais. Je sens une goutte. Deux gouttes.
Une averse.
Putain, il pleut. Généralement, j'aime la pluie. Mais aujourd'hui, et surtout à ce moment là, la dernière chose dont j'ai envie c'est de reprendre une douche, sérieusement. Et là, je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de rentrer chez moi, mais l’Orgueil est encore loin d'ici.
Et merde. Je crois qu'une idée me traverse l'esprit. J'accélère le pas, manquant de bousculer des gens à deux ou trois reprises, force le passage sur les routes, et me retrouve en moins de cinq minutes devant le bar d'Adam. Je pousse un profond soupir. Ce n'est pas l'idéal, je l'avoue, mais c'est toujours mieux que de rester sous la pluie, hein. Je pousse la porte, laissant une cloche sonner indiquant mon arrivée. J'inspecte l'endroit. Bon sang, c'est rempli. Une bonne ambiance a l'air de régner. L'affaire d'Adam a l'air de bien tourner. D'ailleurs en parlant de lui, j'en profite pour jeter un petit coup d’œil dans sa direction. Il a le sourire jusqu'aux oreilles.
Je commence à m'approcher du comptoir,
bah oui, quitte à être là autant me payer à boire. Quasiment instantanément, Adam tourne la tête dans ma direction, et m'envoie une réplique encore une fois pour me taquiner. Je ne réagis pas, m'installant alors sur un siège. Je lève ma tête dans sa direction. «
Mets-la en veilleuse et serre-moi à boire, tu veux ? », comme unique réponse à sa précédente réplique. Je le vois se rapprocher de ses tireuses à bières, en préparant une avec maîtrise. Il se retourne vers moi, me proposant de me l'offrir si je lui accorde un sourire. Cette proposition a pour effet de me faire soupirer.
Bien essayé. Je pose mes coudes sur le comptoir, et me rapproche de lui. «
Mon sourire ne s'achète pas. » Je m'éloigne à nouveau du bar et attend de voir s'il va me l'offrir, cette foutue bière !