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 The Mighty Magician, The Bony Death

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MessageSujet: Re: The Mighty Magician, The Bony Death   The Mighty Magician, The Bony Death - Page 2 EmptySam 15 Nov - 21:39




The Mighty Magician, The Bony Death - Page 2 140423074021890650

I got a little bit mashed last night



Enfoncée dans sa dépression soudaine, qui avait surgi et envahi son esprit, tel un macabre coup de grisou, les pensées survivantes de Tanatos n'étaient plus d'un océan de négativité qui faisait apparaître les interventions sensorielles du monde hors de son esprit comme de simples bruits étouffés que l'on pouvait facilement ignorer, à l'exception de la chaleur écrasante qui régnait maintenant, sans aucun abri pour lutter contre les rayons zélés du Soleil ou d'ombre pour les fuir.

C'était le seul rappel qu'elle se tenait encore bien en plein milieu des Enfers et non pas dans le néant qui séparait ce monde et celui d'en haut. Pour quelqu'un d'autre, la température ne serait surement pas vue et perçue comme quelque chose d'aussi envahissant et accaparant en cet instant, qui ne correspondait encore qu'à l'aube, bien faible et amicale face à ce qui se préparait pour le zénith, mais il faut savoir que les sorties diurnes faisaient rarement partie de sa vie. Être ainsi exposée à une lumière dont aucun détail ne peut échapper la mettait mal à l'aise au plus haut point et l'insistance dont l'astre solaire semblait faire preuve pour réchauffer sa peau à peine plus chaude que les stèles les entourant n'aidait en rien, bien au contraire. Sa main se posa doucement sur une des pierres tombales, le bout de ses doigts l'effleurant doucement en se rassurant à ce contact rugueux mais frais. Cette sensation familière la ramena à elle, lui rappelant l'existence du cimetière dans lequel elle se trouvait actuellement avec Virgil. Virgil. La faucheuse releva la tête à cette pensée, cherchant la silhouette se démarquant des tombes dans toute sa splendeur désinvolte si insupportable à ses yeux, et qu'elle acceptait pourtant maintenant. La colère qu'elle avait pu éprouver au début de cette nuit n'existait plus qu'en de vieux vestiges au fond de son esprit qu'elle ignorait royalement, bien trop centrée sur elle pour y accorder quelques secondes. Mais cette forme se tenant bien droite dans ce décor si macabre continuait tout de même de se préciser, au fur et à mesure que des considérations autres que la chaleur et sa monstruosité l'emplissait.

Elle laissa ses doigts s'appuyer un peu plus contre la pierre, se raccrochant à ce contact neutre en n'ayant plus qu'une seule envie en tête, celle que Virgil s'en aille pour la laisser se recroqueviller dans un coin quelconque, peut être se réfugier dans le bruit assourdissant et confortable de l'abattoir pour se morfondre sur elle même, fermer les yeux et réussir à s'endormir avec un peu de chance.
N'ayant jamais vécu avec des besoins énergétiques comme les humains, l'apprentie Mort avait parfois essayé de dormir avec curiosité, ne comprenant pas pourquoi la plupart des damnés gardaient cette habitude. L'expérience ne fut pas déplaisante. Presque agréable, bien que ce ne soit surement qu'une sorte d'effet placebo puisqu'elle ne pouvait pas techniquement se sentir vraiment plus reposée qu'avant. Cela ne s'était pas reproduit régulièrement, principalement car son travail l'occupait trop pour qu'elle n'y pense, mais ses pensées y revenaient en cet instant, réclamant soudain un repos bien mérité et plus psychologique que physique.

Je dérive encore, se dit-elle, se le reprochant presque en se rendant compte qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser à des infinités de choses, trouvant toujours un quelconque détail sur lequel s’appesantir, même lorsque la seule chose qu'elle réclamait maintenant était un peu de calme.

Perdue dans un cercle vicieux de pensées prenant bien trop de place, elle n'entendit rien. Pas le cliquètement discret du revolver qui s'était trouvé un nouveau propriétaire. Pas même les bruits de pas se rapprochant dans son dos. Tout était bien trop évident, bien trop réel et concret pour s'en rendre compte. Même la voix de Virgil l'interpellant avec ce qui semblait être ses sarcasmes habituels était trop réelle pour pouvoir exister à ce moment. Mais quelque chose la poussa quand même à se retourner, à le regarder au moins une dernière fois, à poser son regard sur cet homme dont elle ne savait plus quoi penser après une nuit épuisante. Dernière fois ? Bon choix de mot.


Le bruit résonna le premier, dominant tout, allant jusqu'à faire vibrer ses os, trembler ses dents serrées. Il emplit son être jusqu'à donner l'impression de déborder. Toutes les sensations se chevauchaient et se bousculaient pour essayer de rentrer dans son pauvre crâne en train d'exploser. L'odeur écœurante de la poudre emplit ses narines alors que la balle se logeait dans sa cervelle torturée, laissant s'éparpiller des débris de son os frontal dans le fracas ambiant, un acouphène redoutable sonnant dans ses tympans alors que du sang coula le long de sa troisième orbite artisanale et des restes de son cerveau suivirent, portés par ce flot tâchant un de ses os lacrymaux immaculés.
Puis vint le bruit sourd du sol cognant contre son corps qui semblait maintenant si lourd.


Cet amas confus et brouillé de sensations bien plus fortes que quoi que ce soit qu'elle aurait pu ressentir auparavant s'acheva aussi vite qu'il avait commencé, en une seconde à peine.



Le retour brutal fut si surprenant que la Mort se redressa immédiatement. Un vertige la stoppa net, souligné par un sifflement douloureux habitant encore ses tympans, seul vestige de ce qui s'était passé, ainsi que le sol teinté de rouge. Elle resta sagement assise au sol le temps que son envie de vomir se dissipe. Une main remonta jusqu'à son visage, caressant doucement sa joue, comprenant que sa régénération a été plus zélée que prévue a été jusqu'à reconstruire son visage. Ses doigts glissèrent sur cette peau aussi douce et lisse que du marbre, la sensation étant presque étrangère. Ils furent bloqués par la courbe charnue de ses lèvres entrouvertes puis se logèrent dans le creux de son menton avant de glisser sur son cou. L'autre main se leva aussi, cette fois ci dans le mouvement inverse, le long de sa pommette, puis guidée par l'arcade sourcilière jusqu'à l'endroit où le projectile de plomb avait traversé son crâne. Rassurée par cet état des lieux, Tanatos laissa son visage se décomposer à nouveau, baissant les yeux, remarquant l'inscription sur son bras et comprenant la situation dans laquelle elle se trouvait.
Il avait tué la Mort.

Il l'avait tuée.
Elle. Il avait osé.

La fureur l'emplissant rapidement la surprit presque. Et que voulait bien dire cette expression ? Elle inspira longuement pour se calmer et tenter de comprendre le vrai sens des ses mots. L'équation de l'Apocalypse... Que voulait-il dire par là ? Qu'elle faisait partie intégrante du chaos dans lequel ils vivaient ? Ou bien autre chose ? La colère confuse la rattrapant, elle ne voyait pas comment interpréter ces mots énigmatiques et une solution plutôt radicale pour le découvrir titilla son esprit.

Se levant prestement à cette pensée, la Mort repéra et attrapa immédiatement sa faux, ses doigts se serrant successivement sur ce contact si familier et attisant sa haine envers le Poète, ne cherchant même plus à comprendre ce qui avait pu le pousser à... Tuer la Mort. Elle voulait une réponse. Ou plutôt une vengeance à la hauteur de la déception qu'elle ressentait en ce moment. Comment avait-elle pu osé le sur-estimer et le prendre pour quelqu'un de bien mieux que ce qu'il était réellement ? Comment avait-elle pu ne pas voir se profiler un tel affront ?


Propulsée par une énergie nouvelle, oubliant tout de ses questions sur sa noblesse et son mérite relatifs, elle s'élança hors du cimetière tout en se demandant où elle pourrait le trouver. Où traînait-il, à vrai dire ? Au bar d'Adam, aucun doute. Et dans son appartement minable. Ses pieds l'emmenèrent sur le chemin du bar, mais elle hésita un instant. Qu'allait-elle dire et faire en le croisant ?
Encore des questions, trop de questions, se plaignit-elle mentalement avant de reprendre sa route vers une vengeance certaine, l'emmenant jusque devant la porte ouvragée du fameux bar où le Guide passait le plus clair de son temps à se noyer dans l'alcool, et d'autres questions revinrent. Avait-elle vraiment envie d'entendre la réponse au "Pourquoi ?" qui l'assaillait ? Qu'est-ce qui lui prouvait qu'il n'allait pas encore se foutre d'elle comme il l'avait fait tout au long de cette éprouvant nuit fort mouvementée ? Ne devrait-elle pas abandonner pour le moment, au risque d'y perdre encore des plumes ? Le doute resurgit aussi rapidement que la colère l'avait éclipsé, la bloquant devant la porte comme si elle avait oublié comment l'ouvrir. Que faire ?

Après une hésitation interminable, elle tourna les talons. Puis retourna à nouveau en direction de la porte. Ces aller-retour ridicules se terminèrent lorsqu'elle décida de s'asseoir sur le trottoir, juste devant en prenant sa tête entre les mains, laissant ses doigts s'enfoncer dans sa chevelure, de nouveau perdue dans ses pensées. Il n'y avait pas de "bonne" solution. Alors elle remonta à nouveau sa manche et se plongea dans ces mots mystérieux, espérant trouver la réponse après une phase de réflexion assez intense, priant pour que cela tombe du ciel. Si jamais il y avait une réponse.







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