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 Elena Morgane Flynn ~ [ Finish ! ]

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MessageSujet: Elena Morgane Flynn ~ [ Finish ! ]   Elena Morgane Flynn ~  [ Finish ! ] EmptyDim 16 Mar - 12:03

Identité
Date du décès - Dans la soirée du 10 Juillet 1998
Cause de la mort - Accident de moto. Elena n'est pas décédée sur le coup, mais à la suite des brûlures infligées par l'explosion du réservoir.
Péché - Envie
Nationalité - Irlande du Sud
Prénom Nom - Elena Morgane Flynn
Age d'apparence - La vingtaine (22 - 23 ans quoi)
Profession - Serveuse dans un bar (Envie)
Signe Distinctif - La rouquine a toute une partie du corps tatouée de symboles tribaux d'une couleur bleue pâle. Il s'étend du dessous de l'oreille gauche jusqu'à son pied du même côté avec quelques débordements sur la cuisse et l'épaule droite.
Caractère

What's the fuck is wrong with you ?!

La peur ? Les limites ? Connait pas. Elena est une vraie tête brûlée, sans mauvais jeux de mots. C’est d’ailleurs ce sérieux penchant pour l’insouciance qui l’a conduit dans les tréfonds de l’enfer. Sauf que ça, elle ne s’en souvient pas. Du coup, elle n’a pas vraiment changé, et ce n’est pas la mort qui aura eu une quelconque influence sur elle. La jeune femme est un électron libre, uniquement régie par ses envies et ses délires. De son vivant, elle ne supportait aucunes règles, aucunes morales, prenant un malin plaisir même à les contourner et à afficher ouvertement une certaine provocation à l’égard de ceux qui pensaient pouvoir la contenir un tant soit peu, ou tout simplement à prendre les gens à contre-pied, se délectant ainsi de leur surprise la plupart du temps. D’une curiosité maladive, la rouquine n’a jamais hésité à tester quelque chose de neuf, pour peu que ça puisse être amusant. C’est comme ça qu’elle s’est retrouvé bien jeune sous l’emprise de l’alcool et du tabac. Bonne vivante, les soirées de beuveries étaient un de ces passe-temps favoris, elle y a d’ailleurs découvert de nombreuses autres substances illicites ou dangereuses, sans vraiment en devenir dépendantes. Tester oui, connaitre d’accord, mais la jeune femme a toujours été désireuse de garder son libre arbitre. Exception faite du tabac, qu’elle consomme à des proportions parfois astronomiques ; à ses yeux, son unique erreur de jeunesse. Sa curiosité l’a également amené à tester divers engins, plus ou moins dangereux, ou même à tenter des sports extrêmes. Sauter d’un hélico en parachute, d’un pont en élastique ou du haut d’une falaise dans la mer, juste pour le plaisir et pour tester ses propres limites, ça ne lui a jamais fait peur, bien au contraire.

Cette incapacité à se plier à une règle définie finalement assez bien le caractère de la jeune femme. Tête de mule, obstinée, elle restera sur son idée coûte que coûte, qui a devoir la suivre seule.  Lorsqu’elle a envie de faire quelque chose, elle le fait, peu importe les conséquences. Bien qu’on lui ait vaguement instillé une notion de morale durant son enfance, elle l’a probablement oublié puisqu’elle n’en suit aucune. Plutôt volage, elle ne s’attache pourtant que très rarement, préférant une affection feinte à un sentiment plus profond. S’attacher vraiment, c’est s’imposer des limites, et ça, elle s’y refuse. Oh bien sûr, ça a déjà pu arriver par le passé, mais peu de gens ont supportés la trop grande insouciance de la jeune fille, et se sont au final tous fait la malle pour la plupart. Et pour cause, comment faire véritablement confiance à quelqu’un qui n’en fait qu’à sa tête ? Difficile en effet. Et pourtant, Elena n’a pas un mauvais fond en fin de compte, il est juste difficile de parvenir à la cerner vraiment. D’un naturel jovial, Elena a la parole facile et le contact également. D’un naturel très tactile, elle peut parfaitement faire un câlin à une personne qu’elle connait depuis moins de cinq minutes. Mais il ne faut pas s’y tromper, ça ne signifie pas pour autant une quelconque affection particulière, c’est simplement sa manière de fonctionner, de communiquer. Si toutefois d’autres intentions lui traversent l’esprit, elle se débrouille toujours pour se faire comprendre rapidement.

Les seules personnes pouvant véritablement s’attirer la sympathie et l’affection de la jeune fille sont probablement les gens aussi barrés et insouciants qu’elle. Quoi qu’il en soit, Elena reste quelqu’un d’agréable à côtoyer, à condition d’être prêt à la suivre dans ses délires sans chercher à la contraindre.


Physique

Ashes to ashes, dust to dust...

Typique des originaire d’Irlande, la jeune fille est doté d’une crinière flamboyante qu’elle s’efforce de maintenir en une coupe plutôt originale. Courte d’un côté, et dégradée mi-long de l’autre, il lui arrive parfois même de s’amuser à teindre en blanc quelques pointes du côté long de sa tignasse. Juste par plaisir. Sa mère lui a légué ses yeux, deux orbes bleutés à l’éclat sombre. Probablement la seule chose de son corps que la jeune femme s’est refusé à modifier tant elle les trouve beaux. Pour le reste, c’est une autre paire de manches. Sa peau est trop claire, elle est trop petite, trop fluette malgré le fait que la nature ait plutôt bien fait les choses en termes de proportions. En fait, hormis son regard, Elena n’est satisfaite de rien. C’est pourquoi elle passe son temps à modifier son apparence physique comme elle le peut, et le plus imposant est probablement l’immense tatouage bleu pâle qu’elle arbore sur plus de la moitié du corps. Un amas d’arabesque sans réelles significations, mais dont la présence atténue un peu la pâleur cadavérique de son corps d’origine. Dans la même idée, la jeune femme arbore souvent plusieurs piercings aux niveaux des oreilles, lobes et cartilages seulement, ainsi qu’un à l’arcade droite qu’elle ne met que lorsque bon lui semble.

Excentrique ? Légèrement oui. Il n’est pas rare de voir la rouquine vêtue de manière singulière. T-shirt large, jean large, bonnet sur la tête, c’est là son accoutrement le plus fréquent. Le tout agrémenté d’une paire de bottes genre militaire, noires bien sûr, la plupart du temps les lacets défaits par fainéantise. Oh, elle sait aussi se vêtir convenablement quand la situation l’exige, par exemple au boulot où sa tenue se rapproche plus des standards féminins de son époque d’origine. Short, débardeur et chaussures légères et basta. Enfin, pour ses tenues, c’est comme pour le reste. Si l’envie l’en prend, elle va passer une heure à se préparer pour être présentable, et le lendemain pourra sortir en survêt’ sans le moindre problème de conscience. Lorsqu’il lui arrive de faire preuve d’un minimum de bienséance, il lui est aisé de se fondre dans le décor, sa petite taille arrivant tout juste au mètre soixante est même un atout pour ça. Mais bon, comme ce n’est pas franchement dans son caractère de vouloir rester discrète …
Histoire

Tell me a funny fucking story.

"Tu crois pas qu’on devrait rentrer Lynn ?"

"Tsss … profite au lieu de dire des conneries. Et file moi ce que t’as dans les mains au passage."


Une ombre s’étala quelques secondes sur un tronc d’arbre proche, se mouvant aux grès des flammes du feu de joie, unique source lumineuse des lieux avant de disparaitre brusquement lorsque la jeune fille retira son bras pour ramener à ses lèvres le précieux butin. Les yeux mi-clos, la tête posée sur les cuisses d’un de ses compères, la rouquine fixait le ciel avec une espèce de délectation sans limite, laissant son cerveau s’imprégner de la substance euphorisante avant de relâcher dans l’atmosphère un épais nuage de fumée qu’elle observa se dissoudre lentement, un infime sourire étirant ses traits fatigués. L’idée même de devoir retourner s’enfermer dans une chambre l’agaçait au plus haut point. Pourquoi s’imposer des murs alors qu’ils avaient autour d’eux toute la liberté dont ils avaient besoin pour le moment ? Encore une idée saugrenue de sa frangine. Cette dernière craignait bien plus qu'elle l’autorité parentale, tout comme la sanction qui découlerait de leur soirée improvisée. De deux ans sa cadette, tout les opposait. Elena était aussi insouciante que sa petite sœur était consciencieuse. Toutefois, la plus jeune avait pourtant la fâcheuse tendance à vouloir ressembler à son ainée, quitte la suivre la plupart du temps, même si le cœur ne lui en disait pas. Voilà pourquoi elle s’était retrouvée avec elle dans sa virée nocturne, à fumer et à boire en compagnie de gens qu’elle connaissait à peine. Mais tout cela, Elena ne s’en souciait pas vraiment. A ses yeux, si sa petite sœur venait, c’est qu’elle avait envie de venir, elle ne l’avait jamais convié de force à ses rendez-vous et avait suffisamment de respect pour sa petite sœur pour ne pas l’obliger à faire quelque chose. C’est pour cela que malgré ses paroles, si cette dernière venait à quitter les lieux, elle ne l’en empêcherait pas ni n’essaierait de la retenir. Peut-être aussi car elle savait pertinemment que cette dernière ne quitterait pas les lieux seule.

Tirant une nouvelle fois sur sa drogue, la rouquine finit par tendre le bras en arrière, proposant ce qu’il en restait à qui serait intéressé, avant de se redresser péniblement, l’esprit plus qu’embrumé. Un vent frais s’était levé, faisant s’agiter la courte crinière flamboyante de la jeune fille, qu’elle repoussa négligemment d’un revers de main avant de balayer toute la zone du regard. Une idée germait doucement dans son esprit, une idée absurde, stupide, et incroyablement dangereuse. Comme la plupart des idées qu’elle venait à avoir en vérité. Le petit groupe s’était rassemblé à l’orée d’une forêt bordant quelques falaises de son pays natales. De leur emplacement, le bruit puissant des vagues s’écrasant contre la pierre se faisait entendre sans peine, semblable à mélodie plaintive chanté par l’océan. Ce son, elle le connaissait depuis sa plus tendre enfance, et à ses yeux, il avait toujours été synonyme de délices. Oh oui, la jeune femme aimait la mer, son côté indomptable, cruel même. Capable de tout balayé d’un jour à l’autre. Ce soir, c’était à un énième appel de sa part qu’elle répondait en se levant. S’étirant de tout son long, les membres engourdis par sa trop longue position allongée, la rouquine porta son regard vers l’onde agitée avant de sourire tranquillement. Un bain de minuit s’imposait. Après avoir fait quelque pas pour s’éloigner du cercle de gens, Elena retira short et t-shirt, ne gardant que ses sous-vêtements, avant de se retourner vers ses acolytes.

"Quelqu’un qui me suit pour une virée sous-marine ?"

Si la jeune femme ne s’attira tout d’abord que quelques regards vides, ses yeux clairs se posèrent sur le visage inquiet de sa petite sœur, visiblement peu encline à laisser son ainée tenter une telle folie. Repoussant le bras qui se promenait nonchalamment sur son épaule, la petite brune se leva, ignorant sa tête qui tournait dangereusement, et rejoignit la jeune femme téméraire qui n’en croyait pas vraiment ses yeux.

"Tu vas me faire croire que tu veux faire le saut de l’ange Lily ?"

Son semblant de sourire disparu bien vite en croisant les sourcils froncés de la jeune fille, et Elena lâcha un soupir blasé avant de se détourner de cette dernière pour prendre le chemin de la corniche.

"Laisse tomber, je te demande pas ton avis. Si tu veux rentrer, fais ce que tu veux."

"Ouaiiiis attends Lynn, j’viens aussi !"

Lynn. C’était le surnom que sa petite sœur lui avait donné un jour, depuis tout le monde ne la connaissait plus que sous ce blaze, à croire qu’Elena, c’était trop long à prononcer. Celui qui venait de parler, c’était un grand blond, un très grand même, il frôlait les deux mètres. Dans le genre brute épaisse, mais il s’entendait plutôt bien avec la rouquine, c’était un des rares à la suivre presque dans toutes ces expéditions douteuses. Le même goût pour l’humour foireux et les boissons alcoolisées. Bref, pas étonnant qu’il soit le premier à la suivre, et le seul en fin de compte. Délaissant la petite sœur, les deux comparses rejoignirent la corniche, le plus grand abandonnant son haut dans les fourrés, à savoir s’il réussirait à le retrouver par la suite. Ce ne fut que lorsque la jeune femme eut presque les pieds dans les vides qu’elle acheva sa route, en équilibre au-dessus de l’eau. Le coin, ils le connaissaient bien tous les deux, ils leur étaient déjà arrivés de sauter d’ici. Mais jamais de nuit, et cette idée titillaient l’esprit de la demoiselle depuis l’instant où ils avaient mis les pieds ici en début de soirée. Elle se doutait que personne ne serait prêt à suivre hormis son comparse de toujours, mais maintenant, plus question de reculer. Penchée légèrement en avant, la belle humait avec un certain délice les senteurs salée de l’océan s’étendant sous ses pieds, écoutant la mélodie marine avec une certaine fascination. Fermant les yeux pour s’immerger totalement dans l’atmosphère, la jeune femme tendit la jambe dans le vide, prête à franchir le pas lorsque la voix stridente de sa jeune sœur la coupa net dans son élan.

"Elena, arrête !"

Lâchant un soupir blasé, la rouquine détourna le regard de sa cible première pour poser les yeux sur la silhouette menue de sa frangine courant vers elle.

"Quoi encore …."

"Mais tu vas te tuer crétine si tu sautes ! T’y vois rien, il fait nuit, tu ne sais même pas où en est la marée, si ça se trouve il n’y a que des rochers en bas !"


Amusée par le fait que la petite la prenne pour plus bête qu’elle n’était vraiment, la demoiselle ébouriffa la chevelure sombre de sa cadette en souriant légèrement.

"Et alors. C’est pour ça que c’est marrant ! "

Sans lui laisser le moindre temps de réaction, Elena se retourna et d’un simple pas franchit la distance qui la séparait du vide, laissant son corps aux lois de l’apesanteur. Assourdie par le bruit de sa propre chute, elle n’entendit pas son comparse qui avait fait le pas une seconde à peine à sa suite. Tellement grisée par la sensation puissante de liberté, la jeune femme ferma les yeux, attendant l’impact avec l’étendue aqueuse sous ses pieds. Le chute ne durait que quelques secondes, mais bon dieu ce que ces secondes s’avéraient longues et délicieuses pour la jeune femme. Le contact fut soudain et violent, une vague engloutie presque entièrement le corps frêle de la demoiselle qui avait prévu le coup, ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait après tout, simplement la première fois de nuit. Bloquant sa respiration, elle attendit plusieurs secondes que les remous se soient calmés pour refaire surface, agrippé à un rocher saillant de la falaise, immense sourire aux lèvres. Evidemment, tout n’avait pas été nickel, sa jambe avait heurtée une pierre à l’impact, et elle pouvait aisément sentir la vive brûlure qui déchirait son mollet. Mais elle n’avait pas suffisamment mal pour que cela puisse prendre le pas sur la jouissance qu’elle avait ressenti durant son saut de l’ange. Laissant longuement ses yeux s’habituer à l’obscurité ambiante, la jeune femme tentait vainement de repérer son comparse, ne le voyant plus à l’extrémité de la corniche, elle avait rapidement déduit qu’il l’avait suivi de près. Mais au milieu des remous, aucun signe de vie. Haussant les épaules, elle déduisit vite fait que ses déductions étaient fausses et qu’il devait encore se trouver en haut. Rejoignant tant bien que mal le chemin côtier qui faisait la liaison entre le niveau de la mer et les hauteurs, la demoiselle jeta un rapide coup d’œil à sa jambe à la lueur de l’astre lunaire. Une entaille plutôt large mais peu profonde. Ce n’était pas la première, et la vue de la blessure ne lui tira d’un haussement d’épaule désabusé avant qu’elle ne reprenne sa marche vers le petit groupe, lentement toutefois, la douleur ne faisant que croitre à chaque pas.

Sur les hauteurs cependant, la jeune femme ne trouva pas de traces de son comparse, ce qui commença à semer le doute dans son esprit. Il était tout aussi expérimenté qu’elle, et connaissait particulièrement bien les lieux pour y avoir grandi. C’est pourquoi elle ne pouvait se résoudre à imaginer quoi que ce soit de néfaste. La drogue embrumant encore son cerveau, ce genre de considération était tout simplement impossible, et elle ne désirait plus qu’une chose maintenant que son saut de la mort était achevé, c’était retourner comater dans l’herbe. Enfin, ça, c’était l’option sans la petite sœur sobre … Car ne voyant remonter qu’une seule des deux personnes, il ne lui fallut pas longtemps à elle pour s’inquiéter, et après avoir questionné de manière infructueuse son ainée, elle se dépêcha d’appeler les flics.

Moins d’une heure plus tard, les lieux étaient investis de force de l’ordre et de véhicules médicaux, les gyrophares habillant la lande d’une lueur inquiétante. Quelques badauds s’étaient approchés pour connaitre les raisons d’un tel rassemblement alors que la plupart des jeunes présents étaient sous contrôle médical, voire même policier pour certain. La rouquine ne fréquentait pas que des enfants de cœur … loin de là. Cette dernière était d’ailleurs assise sur les marches d’une ambulance, une couverture de survie sur le dos alors qu’un infirmier s’acharnait tant bien que mal à soigner sa large plaie au mollet, déjà sortie de l’esprit de la jeune femme soit dit en passant. L’insouciance d’Elena l’amenait à songer que son imbécile de frangine avait réagie de manière excessive en rameutant autant de monde et qu’on ne tarderait pas à voir remonter le blond tout seul sur le chemin côtier. Sauf que voilà, il tardait justement. Il tardait tellement que la rouquine commença même à s’en inquiéter. Elle passa le reste de la nuit sur les lieux, refusant de se rendre à l’hôpital pour qu’ils s’occupent mieux de sa jambe, elle ne faisait désormais que scruter le chemin de côte où avait disparu depuis plusieurs heures une poignée d’hommes partis à la recherche du jeune garçon.

Ce n’est que peu après l’aube qu’ils refirent surface, accompagné d’un large sac en plastique clos. La jeune femme n’eut pas besoin de paroles pour comprendre. Ce qu’elle refusait jusqu’alors se trouvait sous ses yeux encore rougis par l’alcool et les drogues. Le corps massif de son comparse, sans vie. Même si elle refusait de croire que ce n’était que le résultat de son insouciance, une pointe de culpabilité naissait dans sa poitrine, sentiment dont elle ignorait jusqu’alors l’existence et sur lequel elle fut bien incapable de poser ne serait-ce qu’un nom. Elle ne réagit pas vraiment lorsque l’infirmier le repoussa à l’intérieur de l’ambulance, les yeux rivés sur le sac mortuaire jusqu’à ce que la porte se referme, elle se contenta alors de détourner le regard et fixa ses pieds durant toute la durée du trajet.

La journée fut ponctuée d’interrogatoires et de soins, pesant pour la demoiselle qui ne souhaitait qu’une seule chose, quitté ces lieux à l’infâme odeur aseptisée et trouver un peu de repos. En clair, qu’on lui foute la paix ! Ce fut son père qui la tira de l’hôpital, ce dont elle se serait fort bien passée, car malgré sa majorité déjà acquise, elle eut le droit à un sermon dans les règles de l’art. Excédée par les reproches, elle ne mit même pas les pieds dans la demeure familiale et bifurqua directement vers le garage où dormait son bien le plus précieux. Une merveille de technologie deux roues, la seule chose pour laquelle elle avait pris la peine de travailler un peu pour pouvoir se l’offrir. Une MV Agusta F4 1000 quasiment neuve. Sauf que contrairement aux autres fois où la jeune femme avait enfourchée cette merveille, aujourd’hui elle n’était pas de bonne humeur, son esprit était accaparé ailleurs et c’est pour décharger un trop plein de violence et non pour le plaisir pur qu’elle prenait le guidon de sa fougueuse monture. Délaissant les règles élémentaires de sécurité, elle enfourcha la bête simplement vêtue d’un jean trop grand, du pull emprunté à un collègue de beuverie et de son casque sombre dont elle remonta immédiatement la visière. Les paroles furieuses de son paternel lui parvenaient encore, quoi que fortement atténuées par l’épaisseur de sa protection crânienne, et elle s’empressa de démarrer le bruyant moteur de la bécane pour en couvrir définitivement le bruit. Béquille relevée, elle attendit patiemment que le portail soit ouvert et démarra en trombe pour quitter les lieux, envoyant au passage suffisamment de décibels à son père pour le rendre temporairement sourd. Et sa sœur ? Pas de nouvelles …. Tant mieux en fait. Quelque part, elle lui en voulait, sans trop savoir pourquoi.

Laissant l’asphalte défiler sous ses roues, la rouquine ne faisait guère attention aux chemins qu’elle empruntait, obnubilée par une idée fixe. Les bandes blanches l’hypnotisaient quelque peu, elle n’arrivait pas, ou ne voulait pas en détachait le regard. Oh, les routes du coin, c’était comme la falaise quelque part, elle les connaissait par cœur. C’était son domaine en somme. C’est pourquoi elle ne surveillait pas, n’était pas aussi attentive qu’elle aurait dû l’être. Elle ne vit pas la voiture sur sa gauche, qui ne l’avait pas vu non plus. Trop braquée sur les évènements de la veille, sur les reproches qu’on lui infligeait alors qu’elle n’y était pour rien, et n’avait forcé personne à la suivre, elle ne parvenait pas à décrocher son esprit des paroles des flics, des médecins, de son père, de tout le monde. La voiture pila et braqua, un brin trop tard. L’arrière de la voiture, après un tête à queue, vint percuter le flanc de la moto qu’elle envoya de l’autre côté de la route, contre les arbres, que l’engin heurta de plein fouet. La rouquine contre toute attente ne fut pas éjecter de son véhicule. Sa jambe déjà mutilée désormais coincée sous le bolide, la jeune femme avait l’impression d’avoir été passé au broyeur. Mais avant même d’avoir l’idée de chercher à se redresser, les circuits électriques endommagés de sa précieuse produisirent une étincelle qui embrasa d’un coup le carburant qui coulait désormais du réservoir fracturé. En l’espace d’une demi-seconde, la jeune femme se transforma en torche humaine, hurlant de douleur ou de frayeur. Heureusement ou pas, elle perdit rapidement conscience et ce fut l’homme qui l’avait percuté qui réussit à la tirer du brasier avant que la moto n’explose complètement.

Elena survécu à l’accident, ce qui l’acheva, ce fut les brûlures. 80 % de sa peau avait subi la férocité des flammes. Une septicémie se déclara dans les 48h suivant l’accident, l’emportant dans les deux jours qui suivirent. Durant ce laps de temps, la jeune femme repris conscience trois fois, avant d’être à nouveau anesthésier lorsqu’elle semblait trop souffrir. Mais voilà, alors que s’éteindre semblait pour elle la meilleur option, disparaitre, retourner à la terre, ce n’était à l’évidence pas ce qui lui était réservé.

Durant ses quelques phases d’éveil à l’hôpital, la jeune femme était consciente qu’elle ne s’en tirerait probablement pas. C’est pourquoi, qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle se retrouva sur les rives d’un immense fleuve que rien ne semblait border. Une chose était sûr, elle n’était pas en Irlande, du moins, pas dans son Irlande, la seule qu’elle avait connue. La jeune femme chercha du regard un point de repère quelconque dans cet épais brouillard qui l’entourait, mais rien, pas une pancarte, pas un signe, rien. Enfin presque rien, il y avait un type. Inconnu au bataillon, encore que, la jeune femme avait fréquenté tellement de personne différente … peut-être le connaissait-elle. Sans autre forme de procès, il lui annonça la cruelle vérité. Elle avait quitté le monde des vivants pour rejoindre celui des trépassés. Curieusement, la première réaction notable de la jeune fille ne fut pas une réaction désirée. Des larmes coulèrent doucement le long des joues pâles de la demoiselle alors que lui revenaient soudainement en mémoire les derniers jours de sa vie, les dernières heures surtout, les plus pénibles, les plus douloureuses. L’espace de quelques instants, elle ressentit même la douleur insoutenable des brûlures s’étendant sur son corps. Celle aussi d’avoir indirectement tué l’un de ses amis au fond de son être. Ses pleurs redoublèrent alors qu’elle se sentit tomber à genoux devant cette eau limpide, semblant ne vouloir jamais prendre fin tant la peine qui l’accablaient soudain semblait croitre de secondes en secondes. Impossible de se calmer, la jeune femme était en proie à une véritable crise de terreur, des images défilant devant ses yeux comme montés en boucle. L’eau le feu, la douleur, plusieurs fois. Il lui proposa à boire, ce que la jeune femme ne refusa pas. Le breuvage, l’eau du fleuve apparemment, eut pour effet de calmer les nerfs de la demoiselle, la plongeant momentanément dans un univers cotonneux. Lorsque l’inconnu l’invita à se joindre à lui dans la barque, elle le suivit docilement, sans une parole, sans un geste brusque. Sa douleur semblait s’estomper à mesure que l’embarcation filait sur l’eau. Sa douleur, et le reste aussi. Les dernières minutes, les dernières heures, les derniers jours. Petit à petit, elle oublia tout ce qui avait fait sa vie humaine. De même qu’elle oublia sa mort. Seul son nom lui resta en mémoire.

Parvenue de l’autre côté du sombre fleuve, la jeune femme découvrit un monde étrange, une ville dont elle ignorait tout. Son accompagnateur lui expliqua brièvement la situation, où elle se trouvait, ainsi que le fonctionnement des lieux. Silencieuse, presque studieuse, la jeune femme enregistra toutes les informations dont il lui fit part, sans quitter les lieux du regard. Elle était morte, mais l’ignorait. Quelque part, c’était simplement le début d’une seconde vie.
Joueur
Crédit de l'avatar - Lilith ~ Borderlands (CainAndrew - Deviantart)
Who are you ?  Pando, pour faire simple ^^
Comment tu nous as trouvé ? Merci les top-sites \o
Des remarques particulières ? Let's rock !




Friends in Death

Agathe CASTELAIN
Employée Discrète
Simple collègue de boulot, la rouquine s'entend relativement bien avec elle sans en être spécialement proche pour autant. Elena la trouve peut-être un peu trop sage à son goût, trop timide, mais cela ne l'empêche pas d'apprécier sa compagnie lorsqu'elles viennent à travailler durant le même service.
Mason LEVENTHORPE
Il faut bien se fournir ...
Elle aurait tout aussi bien pu tomber sur un autre. Le côté passablement libertin d'Elena l'amena à draguer ouvertement le garçon, ignorant alors sa "profession". Après une brève aventure d'une nuit, elle finit par apprendre ses activités de dealer et en vint à le fréquenter régulièrement dans le but de se fournir en herbe lorsque le besoin s'en fait sentir. Elle lui fait juste assez confiance pour voir en lui un amant passager et un bon revendeur.
[NOM DE VOTRE TROISIEME LIEN]
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Minos Minos
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MessageSujet: Re: Elena Morgane Flynn ~ [ Finish ! ]   Elena Morgane Flynn ~  [ Finish ! ] EmptyDim 16 Mar - 21:11

Elena Morgane Flynn ~  [ Finish ! ] Sceauv11
Tu vivais chaque seconde comme si la prochaine allait te tuer. Tu vivais à cent à l'heure, même lorsque tu n'étais pas sur la moto qui t'a tué. Tu as pris les sages préceptes du Carpe Diem Horacien, et les a tourné d'une manière qui te permettait de donner raison à chacun de tes actes. Tu voulais vivre, tu voulais être libre. Ton pêché est l'envie. Ton métier est serveuse. Et ton avenir se limite désormais à cet Enfer. Bienvenue là où résonne le chant des morts.
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https://cantata-mortis.forumactif.org






 

Elena Morgane Flynn ~ [ Finish ! ]

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