What's the fuck is wrong with you ?!

Professionnelle; c'est probablement le mot qui décrit le mieux l'image renvoyée par Tanatos. Muette comme une tombe, elle semble entièrement se consacrer à son travail, non pas de manière morbidement frénétique comme certains pourraient le penser, non, mais plutôt comme quelqu'un d'appliqué et efficace.
Typiquement le genre de personne à penser "Il faut bien que quelqu'un le fasse.". Cela ne veut pas dire qu'elle rechigne à effectuer la tâche que l'on lui a assignée ou qu'elle manque d'entrain - comme son silence pourrait le suggérer : elle ne souhaite juste pas s'étendre sur le sujet. Elle fait simplement le travail qu'elle a à faire et aimerait bien que l'on la laisse tranquille.

Il faut savoir que cette envie de tranquillité et son silence presque éternel n'est pas vraiment de la froideur, mais juste l'expression d'une longue solitude qu'elle a fini par apprivoiser et apprécier. Elle ne souhaite pas se faire remarquer et encore moins avoir à s'exprimer. L'ombre et les ténèbres lui siéent bien plus que la lumière, que la plupart des autres semblent chérir. A quoi bon vouloir être le meilleur ? Pourquoi jalouser un autre damné ? Quelle idée, de s'énerver à tout bout de champ ? Tanatos est étrangère aux péchés des autres et n'est pas sure de les comprendre. Ce n'est pas ce qu'on lui demande, et encore heureux.

Discrète et réservée, notre chère Faucheuse n'est cependant pas immunisée aux sentiments. Il faut bien admettre que le monde des humains est fascinant et elle aime l'observer. Un peu trop, malheureusement, ce qui rend parfois quelques exécutions difficiles. On peut penser qu'elle a eût le temps de s'habituer après plus de deux décennies en activité, mais elle n'arrive pas vraiment à s'y faire et essaye toujours d'être la plus douce possible. Presque personne ne se souvient d'elle, lorsqu'ils se réveillent en Enfer, et cela l'arrange. Virgil et Minos prennent tout le crédit de la "première rencontre infernale" et elle n'en demande pas plus.
Au fond, elle espère que personne n'a trop de ressenti contre elle pour s'être retrouvé ici par sa faute, ce qui est une des raisons qui la motive à ne montrer son vrai visage qu'aux humains au moment de leur mort, se rendant ainsi impossible à reconnaître en Enfer, chose peu futée puisque tout le monde sait qui elle est malgré son ravalement de façade façon chaux vive, la faute à sa réputation ici-bas qui rendrait jaloux n'importe quel boy's band.

Ashes to ashes, dust to dust...

L'idée de fricoter littéralement avec la Mort ne survient pas à beaucoup de monde, et cela vient peut être de son physique. Non pas qu'elle ne soit particulièrement laide, loin de là, mais elle est simplement... banale. Tout du moins, c'est l'image qu'elle donne à côté de la pléthore de créatures toutes plus plantureuses et ravissantes que les autres qui peuple les Enfers.

Notre faucheuse préférée possède en effet un corps de taille moyenne pour une femme - aux alentours d'1m60 ? - assez fin pour lui donner une silhouette gracieuse, si elle prenait la peine de montrer plus que les loques noires qu'elle ne quitte jamais ne le permettent. Ses courbes féminines et sa poitrine, peu généreuse mais tout de même présente et charmante, sont masquées par cette sorte de cape ravagée qui semble rivée à son corps et ne laisse s'échapper que deux longues jambes à la carnation aussi pâle que celle d'une poupée de porcelaine.
De rares mèches bleutées sortent de son capuchon sombre, la chevelure complète à l'origine de ces mèches étant souvent attachée de manière assez négligée en deux chignons, un de chaque côté de la tête, ou plutôt... du crâne. Rassurez vous, cette charmante demoiselle possède un visage, comme tout le monde, qui est d'ailleurs assez délicat : de petits yeux noir de jais qui encadrent un nez en trompette surmontant une bouche aux lèvres fines. Vous vous surprendrez cependant à prier de ne jamais voir ce visage élégant quoique presque banal, car Tanatos ne le montre qu'aux humains au moment de leur mort. Un battement de cil, un léger sourire, un air confus et une faux qui arrache votre âme. La mort vous offre le doux privilège de voir le visage de celle qui se cache constamment derrière son crâne, décomposant la chair de son visage pour n'offrir à la vue des habitants de l'Enfer que des ses os nacrés et brillants et de ses orbites sombres. Hormis les futurs damnés, elle n'a pour le moment montré son visage qu'à Lucifer et son mentor maintenant disparu.

Tell me a funny fucking story.

Issue du néant, créée par un être aussi puissant qu'illustre par son absence, Tanatos, encore sans nom, apparut au milieu de lieu sombre qu'est l'Enfer, ouvrant ses yeux sur un visage ridé, dans un grand déjà grand et pourtant si vide, un réceptacle attendant d'apprendre comme un ordinateur vierge attend son premier programme à exécuter.


Le vieil homme penché sur elle fut automatiquement désigne par elle, telle un oisillon qui choisit la première personne qu'il voit comme sa mère, comme la chose la plus proche qu'elle aurait jamais d'une famille, bien qu'elle ne pouvait encore comprendre ce concept. Il lui tendit des guenilles noires qui semblaient avoir déjà bien vécu, n'ayant pas encore prononcé un seul mot, et se mit à marcher, s'enfonçant de plus en plus profond dans la ville infernale des Enfers.
Lors de cette visite de cet endroit si sombre et si grouillant de monde désespéré, il expliqua qui il était, Thanatos. La Mort. Déjà intimidée par la foule, la nouvelle faucheuse cachait son visage, le décomposant comme pour ériger une barrière de plus entre ce monde extérieur inconnu qu'elle ne comprenait pas et elle. N'ayant jamais rien vu avant les Enfers, elle était assez captivée par ce lieu si étrange. Les âmes damnées se mouvaient comme une seule, le dos courbé, la tête penché dans la poussière et les péchés. Certains semblaient pourtant se plaire ici... N'était-ce pourtant pas une punition que de finir dans ce monde ?

Tout changea lorsqu'elle remonta les rives brumeuses du Styx avec son mentor, qui ne daignait toujours par la nommer, ne s'adressant à elle que de manière sommaire et directe, expédiant rapidement ses devoirs. Il expliqua la présence d'un monde au dessus du leur, le concept de mort, et de péchés. Ils étaient trop nombreux, là haut, apparemment, et sa faux était l’ascenseur qui les menait dans ce lieu maudit. La découverte du monde des vivants, des Hommes, fut éblouissant. Comme une enfant ayant vécu toute sa vie dans l'obscurité qui sortait enfin pour découvrir le soleil.
Quelle surprise ! Le monde, le bruit, les couleurs, les émotions ! C'était si semblable au lieu dont elle venait, et si différent à la fois.
Elle adorait observer ce monde dans lequel elle osait montrer son visage, elle aimait voir les humains grandir, tisser des liens, en briser d'autres, puis... mourir. Le jour où un cadavre se tint à ses pieds pour la première fois, son mentor la nomma enfin. Il était Thanatos, elle serait donc Tanatos. Elle se demanda un instant si elle allait devoir retirer une autre lettre à son nom si jamais Lucifer décidait de la remplacer, sourit, et hocha la tête. Le lendemain... Plus aucune trace de lui, comme s'il n'avait jamais existé. C'était inévitable mais la marqua tout de même. A partir de maintenant... Elle était toute seule. Bien sur, elle ne savait même pas si le vieil homme l'avait appréciée, mais elle s'était tout de même attachée à lui.

Le choc fut un peu brutal, mais après quelques années, la solitude devint presque supportable, et semblait naturelle. Pourtant... Le monde des hommes lui semblait si beau à côté de son quotidien. Elle passait tant de temps à les observer qu'elle finit par s'attacher aux humains, bien plus qu'elle n'aurait du. Les tuer devint plus dur.
C'était pourtant sa seule raison d'exister, et devoir disparaître à cause d'une telle défaillance ne lui plaisait pas. Elle continua son travail, se forçant et essayant d'être la plus agréable et douce possible à ceux qui rencontraient leur destinée sous la forme de cette jeune femme distante, à peine plus loquace qu'un cadavre avec ses congénères, n'adressant la parole que lorsqu'on lui posait une question directe et si elle la jugeait vraiment importante, restant la plupart du temps en retrait pour observer les gens, silencieuse, discrète.