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Le miroir. Nul ne put avoir créer pire objet dans tout l'univers. Plaque reflétant notre reflet à la lumière. Mais si seulement il pouvait être purement objectif. Cet instrument de torture au même titre qu'un scalpel ou une blessure par balle en a poussé plus d'un à repousser ses limites jusqu'à prendre son dernier envol, tel un ange. Ou un démon, tout dépend du juge qui l'a accueilli pour le grand voyage.

Toujours est-il que cette surface vitreuse peut tout aussi bien être votre plus fidèle allié comme votre pire ennemi. Dans mon cas, ce serait plutôt la première solution. Non pas que je suis en adoration devant mon reflet comme ce très cher gourou égocentrique qui porte à merveilles son nom, pour ne citer personne. Mais l'apparence, la beauté extérieure me parait comme la carte maîtresse que tout le monde doit posséder, bien que Dame Nature n'est guère était clémente avec certains d'entre nous, mais bon, l'humour ne fait jamais de mal, n'est-ce pas ?

C'est pourquoi, en cette nouvelle journée et au vue de ma future soirée sous le thème du rouge et noir, je me devais impérativement de courir me chercher une nouvelle tenue. Strass et paillettes, très peu pour moi. Plutôt quelque chose de chic, avec une touche vintage pourquoi pas et un chapeau haut de forme peut-être. Peu importe tant que cela reste dans le glamour, sans être vulgaire bien entendu. La vulgarité n'est qu'un stratagème auquel recourt les faibles, ceux pour qui l'apparence physique se limite à se montrer dégradant et qui sont dépourvus de toute dignité. Mais n'ayez crainte, la vulgarité réussira toujours à vous faire prendre quelques belles proies dans vos filets.

C'est dans cet optique que je me dirigeais vers le lieu le plus désiré et empli de vices ici bas : le centre commercial de l'Envie. Il faut dire que l'hôte de ce quartier n'est autre que la mère dudit péché cité juste avant. Les envieux doivent à la fois se sentir responsable de la décadence du monde mais être tellement heureux de posséder un lieu aussi magique. La vie pleine de désirs, d'envies incontrôlées et incontrôlables... Pas étonnant que les trois quarts des êtres atterrissent en Enfer finalement.

A peine le temps de mettre un pied dans un magasin de vêtements que ce qui m'irritait le plus se produit.

- Bonjour mademoiselle, puis-je vous aidez ?

Mais est-ce que je lui ai ne serait-ce qu'adresser un regard à celui-là. Comment je peux savoir si tu peux m'aider alors que je sais même pas ce que tu as dans tes stocks qui pourrait être susceptible de me convenir ? Quoi ? T'es là pour ça, pour m'aider à trouver ? Sois mignon tu veux, le jour où j'aurais besoin d'un larbin, je te sifflerais. En attendant, retourne à la niche comme le bon toutou que tu es.

Continuant mon chemin, sans prêter attention au blanc bec qui semblait être vendeur dans cette échoppe -car il faut le dire, ça me semble minuscule-, je jetais un coup d’œil aux étagères et mannequins qui se trouvaient dans ce lieu en me disant que j'aurais dû choisir un autre endroit digne de ma prestance et non un magasin qui me semble tout droit sorti d'un magazine qui vend ces affaires de sport et ces fringues débraillées soit disant à la mode.

Mais mon regard trouva grâce quand mes pupilles vinrent se poser sur une robe rouge, cintrée et moulante. Un bustier en soie, ornée de pierres simili diamant au niveau de la taille. Seul hic ? La taille. J'avais beau avoir des proportions agréables à regarder, ma silhouette tout en finesse ne ferait guère de jalouses dans cette chose taille 40.

- Garçon ! J'espère pour vous que vos stocks contiennent cette pièce taille 36, sinon je fais un scandale, dis-je avec mon air le plus hautain possible.