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 We need to talk about Virgil

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MessageSujet: We need to talk about Virgil   We need to talk about Virgil EmptySam 6 Déc - 16:30



What do you want ? - To see a valley filled with my enemies' heads mounted on spears. A silent valley, 'cept for the wind whistling through their ears.
Inspiration. Expiration. Inspiration...

TOC TOC TOC.

3 jours. Pouvez vous seulement comprendre à quel point trois petits jours peuvent paraître affreusement long ? Devant la porte délabrée du taudis de Virgil, à l'image du quartier minable, Tanatos se surprit à soudainement apprécier son quartier. Il était peuplé de traîtres et d'âmes perdues, certes, mais il y restait encore un ersatz de volonté et de dignité que l'on peinait à retrouver chez les Paresseux. Sans parler du fait qu'il abritait le Poète raté qui avait obligé la Mort à faire le tour des Enfers.

Après une longue hésitation, elle avait fini par entrer dans le bar d'Adam, fouillant furieusement la salle de son regard sévère, mais tout ce qu'elle réussit à faire fut d'effrayer quelques poivrots qui tenaient debout uniquement grâce à la présence d'un mobilier fourni. Aucune trace de Virgil.
Sa colère prit le dessus alors qu'elle ressortait en trombe. Elle avait foncé tout droit dans le quartier en ruines de Caliban en secouant un de ses habitants comateux pour demander l'adresse exacte du logement du Poète, qu'elle n'obtint qu'après quelques secousses supplémentaires. À chaque mouvement, une partie de l'écriture de Virgil apparaissait dans sa vision périphérique. Raison de plus pour se dépêcher.

Toc, toc, toc.

Personne. Même en tambourinant la porte et en jurant qu'elle allait probablement lui faire perdre sa virilité en un coup de faux bien calculé, le panneau de bois ne bougea pas, et la serrure verrouillée donnait la vision d'un appartement vide à travers le trou. La faucheuse parvint à attendre une bonne heure en faisant les cents pas nerveusement, avant de retourner à un endroit où elle pourrait tenter de se calmer. Le cimetière - un de ses endroits favoris - lui renvoyait un souvenir encore trop vivace de la nuit et de l'humiliation qu'elle venait de subir. Hors de question d'y retourner ! Ses pas l'avait finalement emmenée finalement jusqu'à l'abattoir, qu'elle connaissait maintenant mieux que les lignes de sa main. Un coin sympathique et caché dans les ombres du bâtiment l'accueillit un instant alors qu'elle se recroquevillait pour la nuit, jetant des regards meurtriers aux alentours, son regard passant des curieux à l'inscription sur son bras. C'était bien la première fois qu'elle était si énervée. Il était plutôt rare de voir la faucheuse sortir de ses gonds, pour la simple et bonne raison qu'elle ne côtoyait presque personne et ne pas subir la compagnie de la population des Enfers lui permettait d'éviter toutes les personnes qui auraient pu mettre ses nerfs à rude épreuve. Dommage que le Poète se soit amené comme une fleur dans son cimetière.

Après une nuit passée à blâmer sa propre stupidité et crédulité et Virgil, Tanatos était retournée face à cette fameuse porte dans ce fameux quartier, d'aspect toujours aussi misérable. Malgré l'attention toute particulière qu'elle avait porté à la porte qu'elle tambourinait et aux insultes qu'elle proférait, rien n'avait bougé. On prend les mêmes et on recommence.

L'envie de se jeter dans le Styx pour effacer toute trace de cette inscription stupide la titilla bien trop pour qu'elle ne puisse y résister. Quelques gouttes d'une eau sombre et une peau rougie et enflammée par un frottement frénétique plus tard, il fallut se rendre à l'évidence que c'était un marqueur indélébile. Le genre de marqueur qui met bien trois jours à partir si l'on se douche tous les soirs. Le genre de marqueur qui donnait en ce moment à la Mort une furieuse envie de meurtre. Même une visite sur Terre en plein milieu d'une fusillade dans une allée sombre perdue dans les tréfonds d'une ville russe corrompue ne réussit pas à la calmer, la colère l'aveuglant trop pour qu'elle comprenne qu'essayer de rediriger sa fureur sur une autre cible n'avait que peu de chances de marcher et avait à vrai dire plutôt tendance à l'attiser. Il ne restait donc plus qu'une solution. Pas sûre que ça te plaise, mon chou.
Après presque trois jours à se détester, à détester tout le monde et surtout à détester Virgil, au point de ne garder de leur conversation dans le cimetière que de vagues bribes emplies des mots trônant encore fièrement sur son bras, elle se retrouva à nouveau devant la porte, en frappant bien plus vigoureusement.

Son bras levé pour cogner sur la porte renvoyait encore son incompétence à déchiffrer le sens de ce qui y était inscrit. Même laisser sa peau putréfier jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des lambeaux de fibres musculaires sur un radius et un cubitus blanchis n'avait pas marché pour s'en débarrasser, à croire que sa peau gardait en mémoire ce qui la recouvrait. La prochaine fois que quelqu'un s'approche avec un foutu marqueur, je me transforme en squelette, se dit-elle en serrant ses mâchoires plus fort, s'arrêtant avant que ses molaires ne s'enfoncent mutuellement dans sa mandibule. Il y avait peu de chances que cela arrive mais Tanatos n'était pas prête à prendre un risque de plus qui pourrait faire empirer la situation.

TOC TOC TOC.

Toujours pas de réponse ? Il est temps de passer à la vitesse supérieure. Sa main se referma sur la poignée glaciale et la tourna brutalement, découvrant avec stupeur que la porte n'était pas verrouillée, erreur d'inattention ou décision délibérée ? L'apprentie faucheuse ne se perdit pas dans une longue réflexion sur le fait d'enfin trouver la porte ouverte et se contenta de la repousser violemment pour la faire claquer contre le mur de l'entrée, dévoilant devant ses yeux un... Un bordel monstre. Aucun autre assemblage de mots n'auraient pu mieux décrire ce qu'était l'appartement de Virgil. Un entassement d'objets et de choses, renvoyant l'image de quelqu'un avec un sens de l'hygiène et du rangement plus que douteux, sans parler de la colonie de mégots qui étaient écrasés un peu partout par le propriétaire des lieux. Sans attendre, s'annoncer, ou s'assurer que ce dernier était bien présent, elle fit un pas en avant, entrant enfin, une main toujours appuyée contre la porte, et élevant sa voix pour être sûre que l'on entende ses revendications.

Je suis ravie que tu te décides à écrire, gronda-t-elle pour signifier qu'il n'y avait aucune trace de ravissement dans son ton menaçant. Mais si tu trouvais un autre endroit que la surface corporelle de tes collègues pour t'exprimer, je serais ENCHANTÉE !




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Dernière édition par Tanatos le Dim 11 Jan - 18:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We need to talk about Virgil   We need to talk about Virgil EmptyMar 30 Déc - 20:11



« Good morning, pretty little Death »


Que restait-il de cette nuit, passé en face à face avec la mort ? Pas d'odeur de musc, de débauche et de dépravation. Pas de charogne alcoolisé dans des draps froissés. Pas de sensuelle courbe à l'ouverture des paupières. Pas même de mémoire fumeuse. Tout était là, dans un coin de crâne. Des vers de Calderón, à la statue de ténèbres et d'acier ; de la confrontation avec Tanatos, à la balle logé dans son crâne d'os et de nacre. Et ces mots, venant s'inscrire sur la dernière pellicule du film. L'équation de l'Apocalypse. Le Conteur avait contemplé son travail avant de tourner les talons. Non pas qu'il trouvait une fierté d'artiste, ou encore une fierté moqueuse, dans son œuvre, mais plutôt qu'il n'avait pas écris de ses mains depuis l'invention des premières machines à écrire. Il y avait depuis eu, entre lui et sa feuille, la mécanique d'huile, de métal et d'encre. Par le crayon, il retrouvait une nouvelle proximité avec les mots noirs. Une proximité qu'il n'avait pas eu depuis le temps humains des Bucoliques ou encore de l'Eneïde. Loin des poèmes épiques cependant, son nouvel écrit était porté par la peau blanche de la mort, plutôt que par les situations héroïques. Il y trouvais alors une beauté singulière, une beauté nouvelle. Son art devenant comme... vivant. Comme lorsqu'il pu donner la vie par sa poésie. Il lui semblait alors, quelque part, renouer avec ce qu'il faisait de lui ce qu'il était, ou ce qu'il avait pu être. Ou en tout cas, de faire un nouveau pas vers la reconquête de son art, de sa technique, de son humanité.

L'humanité.

Le conteur avait alors laissé la mort pour l'aurore. La nuit bouleverser par les péripéties, il ne se trouvait ni l'envie de faire l'ouverture du bar – ou l'on le trouverais bien trop facilement pour le faire chier de bon matin – et encore moins de se rendre devant la porte des Enfers. Et faire son travail. D'autant plus après le savon que l'on venait de lui passer. Où s'échouer alors ? Cétacé remplis d'alcool et de vice, il n'avait que peu de refuge en enfer, au final. Eve ? Non. C'était... compliqué entre eux. Et ça le serait toujours. Tant qu'il ne pourra pas la baiser juste pour baiser. Tant qu'il ne pourra pas juste s'envoyer en l'air avec elle comme il le fait avec les autres filles. Caliban ? Le Dirty ? Quitte à glander, autant pioncer pour récupérer de la nuit blanche, non ? Les mains dans les poches, il errait dans les Enfers. Son appartement ? Demeurer seul ne l'aiderait aucunement. Il avait besoin de se changer les idées. Besoin d'avaler la discussion eu avec la mort. Bien que sans doute rien ne changera dans son comportement, dans sa déchéance, dans son mépris du monde, des âmes, et de l'univers, il lui fallait tout de même encaisser. Encaisser le fait qu'il ne soit pas le seul à se voir comme un naze. Un déchet. L'ombre de lui-même. L'ombre de son éclat ternis.

Mais une compagnie physique ne l'aiderait pas plus que la solitude. Il avait besoin d'autres éthers. Il avait besoin de ses trois fidèles, de ses trois épouses. L'Ivresse. La Drogue. Le Sexe. Il lui fallait alors toquer à la porte du bureau de la défunte reine d’Égypte, la princesse de Luxure. Il y toqua. Et referma la porte derrière lui.

Les minutes, les heures, les jours. Et rapidement, la séquence nocturne du cimetière n'était devenu que quelque chose de lointain. Un souvenir. Le présent relégué au passé, tombant dans la mémoire. La porte des Enfers était toujours plus ou moins délaissé, selon son humeur et son sens des priorités. Les cernes sous ses yeux n'étaient plus. Son ivresse, en revanche, demeurait. Et quant à la compagnie de la patronne du Sed non Satiata...

A croire, au final, que rien ni personne ne pourrait parvenir à le remettre sur les bon rails. Que l'on pouvait gueuler sa déchéance, qu'il avait beau se rendre compte de sa plongée millénaire dans le vice et la perversion, que rien ne changerait. Virgil comme soumis à une fatalité. Virgil comme résigné à une fatalité.

Tirant sa résistance à l'appel de Morphée dans la bière et les boissons énergisantes, le Conteur avait passé la nuit devant sa machine à écrire. Les lettres devenaient mots. Les mots devenaient phrases. Et les phrases, paragraphes. Les feuillets alors s'empilait, à côté de la mécanique d'un ancien temps, en une montagne au strates numérotés. Il n'avait pas eu cette... force depuis bien des siècles. Celle d'écrire, d'écrire, et écrire, sans brûler chaque page après quelques lignes seulement. Son art n'était alors pas si... mauvais. Oui, son art n'était pas rendu si mauvais par sa plume, comme il le devenait pourtant habituellement. Et son encre, alors, coulait en formant, sur le papier, un théâtre. Un théâtre de l'Enfer. Un théâtre infernal. Tout cela n'avait alors pas la grandeur d'antan, mais si il venait à brûler ses pages, cela serait alors avec un regret certains, un certains regret, qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps. Et là, il tirait une certaine fierté. Mais l'aurore pointait, sa puissance créative s'évanouissant comme les ombres de la nuit. Et il se levait. Et délaissait sa machine, son papier, son encre, pour rejoindre les eaux d'une douche revigorantes. Il irait travailler ce matin. Il irait travailler aujourd'hui. Faire de son mieux. Autant continuer sur cette lancée nouvelle. En profiter, avant que tout vienne à se casser la gueule, à nouveau.

L'eau coulant sur son corps nu, inondant son visage et le rendant sourd par les flux, il n'entendant pas les TOC TOC TOC intempestifs, et de plus en plus violent, contre sa porte d'entrée. Les yeux clos, il se laissait transporter dans un autre monde, dans un autre plan, où n'existait nul autre que lui, et nul autre que la tranquillité. Il était là, comme puissant son courage dans un infini imaginaire, courage nécessaire pour faire face aux nouveaux damnés, et surtout... pour ne pas se tirer face à la stupidité et aux pleurnichements de beaucoup d'entre eux. Mais l'eau vint à se couper, mettant fin à cet instant de plénitude. Une plénitude mourant lorsqu'il entendait une voix féminine gueuler dans son appartement. Une voix féminine clairement dominé par la... rancœur ? Encore ? Qu'est ce qu'il avait encore foutu ? Enfilant un caleçon, un jean, une fois à peine sec, il sortait de sa salle de bain après avoir attrapé la canette de bière qu'il avait préalablement laissé sur l'évier de sa salle de bain.

… Pour faire face à la mort, encore.

« Si tu veux t'envoyer en l'air, tu tombes bien, je sors de la douche. J'ai pas encore mis de parfum, mais je devrais pas trop dégoutter ton odorat, sans-nez » Il la contournait alors, pour ouvrir son frigo, attraper une autre bière, et l'ouvrir. Non pas pour lui, mais pour elle. Il mit alors la canette entre les mains de la faucheuse. Il s'envoyait une rasade, faisant face au regard noir des orbites vides de la camarde. Les raisons de sa présence n'était pas des plus difficiles à deviner. Gueuler, par rapport à l'autre nuit. Et sans doute pour le fameux tatouage. Mais au lieu de s'énerver pour trois mots écrit sur la chair, n'aurait-elle pas mieux fait d'essayer de comprendre le message qu'il voulait lui faire passer ? Il soupirait, dégageant du bras quelques cartons de pizza pour s'asseoir sur la table de sa salle à manger, table lui servant, au passage, que très peu. Les pieds nus, flottant à quelques centimètres du parquet grinçant et sale, il poussait sa bière à côté de lui... il sentait déjà l'orage venir... Après une nuit si calme, quel dommage. « Un tatoueur de prendrait une blinde pour t'écrire un truc du genre sur le bras. Moi, je te le fais gratis, je vois pas de quoi tu te plains franchement. » Oui, il sentait l'orage venir... après une nuit si calme, quel dommage... mais il ne pouvait s'empêcher, alors que les éclairs jaillissaient du regard abyssal de la Mort, de tendre la main pour prendre la foudre de plein fouet.


PS : Désolé pour le retard x.x
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MessageSujet: Re: We need to talk about Virgil   We need to talk about Virgil EmptyMar 13 Jan - 18:46



Quite pleased to make your acquaintance... Let's get the other bit of politeness taken care of, what the bloody, bloody, bloody hell are you doing here ?
L'appartement vide aux premiers abords s'emplit en quelques secondes seulement grâce ou à cause de la présence encore humide du Poète.

La raison de sa colère noire venait de se présenter face à Tanatos et étrangement, elle ne sut pas quoi faire. Un peu comme ces petits chiens qui ne foncent sur les autres que lorsque leurs maîtres les retiennent par la laisse, ses mains reposèrent mollement le long de son corps, ne sachant pas comment réagir. Probablement que la confrontation n'était pas à la hauteur des derniers jours qu'elle avait vécu. Toute cette frustration, ce ressenti et cette envie terrible d'explications ne devaient donc ne se solder que par une porte mal fermée donnant sur un minable qui sort de sa douche comme n'importe quel autre minable peuplant les Enfers ou n'importe quel autre minable sur Terre ? Décevant était clairement le mot qui se dégageait de cette rencontre forcée. L'envie de repartir directement et d'attendre de se faire déranger à nouveau la titillait, après tout, ce n'est pas comme si le monde entier avait décidé de piétiner son cimetière mais on n'en était plus très loin, à vrai dire. Tout du moins, c'est l'impression qu'elle avait à chaque fois qu'elle s'installait dans un coin pour se reposer. Entre ceux qui cherchent leur sépulture, ceux qui ont des questions et ceux qui veulent se plaindre... La liste était longue, ce qui pouvait expliquer la discrétion dont la Faucheuse faisait preuve en toutes circonstances. Avec son manque de chance habituel, Virgil y retournerait probablement avant la fin du mois...

... Mais se déplacer et s'énerver autant pour rien était tout aussi embêtant. Autant en finir, maintenant que je suis là. Il n'y avait plus vraiment matière à hausser le ton, mais tant pis. Elle s'avança et referma ses doigts sur la canette froide placée dans ses mains et en la fixant elle se souvint que dans le cimetière - il y a déjà une éternité - elle avait refusé catégoriquement de boire l'étrange liquide clapotant dans la flasque argentée tendue, mais les circonstances avaient bien changé. Il n'était plus vraiment question de sermon; elle ne pensa même pas à formuler une réplique acerbe sur un ton de réprimande en entendant la remarque que l'on pourrait au mieux qualifier de limite. Elle ne formula pas un seul son pour contester et expliquer dans son premier degré habituel que l'absence de nez ne signifie pas systématiquement l'absence d'odorat et que dans son cas précis elle possédait de toute façon un organe olfactif qu'elle ne comptait jamais lui montrer. Pas même une remarque sur le fait qu'elle ne serait pas venue ici si elle était du genre à s'offusquer par les agressions olfactives ambiantes. Non, juste un regard fixé sur le sommet de la canette déjà ouverte, comme si son hôte avait deviné que bien qu'elle l'ai vu des milliers de fois, elle ne l'avait jamais fait.

L'alcool, trop peu pour elle, certes, mais lorsque l'on est droit comme la justice et poli comme la Mort, il est dur de refuser. Elle se permet même une seconde d'un rire fugitif en réponse au trait d'humour du poète, sans aller jusqu'à surenchérir mais voulant tout de même montrer qu'elle l'accepte bien autrement que par son sourire éternellement invisible. Il était bien trop tôt pour qu'elle commence de partir dans les élans colériques qu'elle avait voulu déverser sur son interlocuteur, alors elle se contentait de parler avec son ton classique, un brin monocorde comme à son habitude mais bien plus serein que ces trois dernier jours remplis d'insultes silencieuses envers Virgil ou la folle qui a décidé d'être sa génitrice - à moins qu'elle ne soit à plaindre pour avoir engendré ce nœud de vipères et ne pouvant que crisper ses poings et blasphémer. Tout ce qui lui venait à l'esprit était le second degré qu'elle avait développé au contact de personnes aussi cyniques que celles qui peuplaient les Enfers, sans parler d'une éducation entière assurée par Thanatos, un vieux loin d'être jugé comme le plus sérieux de ce cirque.

C'est drôle, plus je te vois, moins j'ai envie de hausser le ton... Peut être que la prochaine fois on en sera aux chuchotements intimes ?


Une autre manière de signifier que cette fois-ci, elle crierait probablement moins son incompétence et ses vices sur les toits, mais plutôt mourir que de l'avouer à voix haute, si vous me permettez une telle expression.

Tanatos voulu s'asseoir, mais un rapide coup d'oeil montra que son interlocuteur n'avait surement jamais connu la joie du rangement ces derniers siècles. Elle n'avait pas encore réellement vu l'état alarmant du logement, bien trop occupée à faire une entrée fracassante pour finir par avouer ne pas vouloir s'énerver déraisonnablement. Décidément, tout était décevant dans cette confrontation. Rien à voire avec la majesté grandiloquente des éclats qui avaient pu se produire auparavant. Je pense qu'une fois que l'on en est à exploser une statue vivante et à se tirer des balles dans la tête, on doit passer un cap dans une relation, ironisa-t-elle intérieurement.

Une chaise apparut comme moins encombrée que les autres, seulement recouverte de vêtements et de quelques autres objets divers qu'elle mit un point d'honneur à poser délicatement sur un autre espace, c'est à dire une partie de la table qui n'était déjà pas trop occupée par le désordre ambiant ou le fessier du maître de maison. On ne change pas du jour au lendemain, après tout, et la façon dont elle s'assit - de manière très rigide avec le dos collé bien droit contre le dossier - pouvait en témoigner. L'appartement de Virgil était en fait très intéressant à observer, peut être grâce à l'effet de découverte. Si on lui avait dit un jour qu'elle se trouverait ici et finirait par se demander ce que ces boîtes de pizzas vides ou renfermant un écosystème indépendant pouvait dire sur l'état d'esprit de son hôte, elle n'y aurait pas cru une seule seconde. Qui aurait-pu y croire, à vrai dire ?

Et pourtant la voilà, assise comme à un tribunal ou un enterrement, testant enfin une gorgée de sa bière déjà en train de tiédir. Ses papilles gustatives peu habituées ne retirent que l'âpreté des tanins contenus dans le breuvage et la sensation piquante qui restait sur sa langue. Ce n'allait pas devenir sa boisson préférée dans la seconde, mais boire une autre gorgée permettait au moins de fournir une excuse à son manque de conversation alors qu'elle s'était invitée elle même. Au bout de deux autres lampées prudentes les autres saveurs se révélèrent, plus plaisantes, même si elle finit par reposer la canette avec moult précautions.

Sa curiosité la poussa à se lever, après tout, ce serait peut être la seule fois où elle se trouverai ici ? De plus, du haut de sa petite taille, même en se tenant bien droite sur sa chaise, elle ne pouvait pas voir grand chose et avait déjà observé tout ce qu'elle pouvait de ses orbites vides et estimait que ce n'était pas assez. Si Virgil trouvait sa présence particulièrement indésirable, sa franche honnêteté lui aurait déjà fait formuler son envie de la voir déguerpir d'ici au plus vite, non ?

J'ai toujours cru que les humains se tatouaient des choses avec une signification importante... commence-t-elle en faisant quelques pas peu assurés. Il est logique de se demander ce que tu as bien pu vouloir gribouiller, non ?


Comment résister à l'envie de se diriger vers la machine à écrire ? C'est une belle machine, le genre de choses qui s'inscrivent très fortement dans une époque sur le plan visuel et il lui semblait parfaitement normal de s'en approcher, par curiosité et admiration, se demandant depuis combien de temps son propriétaire ne s'en était pas servit. Il était de notoriété publique qu'il n'écrivait plus rien depuis des siècles après tout. C'était un vrai paradoxe vivant, qui avait connu les deux extrêmes du vice, étant passé d'exemplaire à moins que rien. Raison de plus pour éveiller l'attention de la Mort, qui s'intéressait toujours plus aux Damnés dont elle ne s'était pas occupé personnellement. Il y avait de nombreux grands noms dans cette catégorie, mais Virgil faisait partie des plus accessibles... Probablement car il passait son temps à boire et qu'elle s'occupait en le couvrant de reproches et en lui rappelant sa médiocrité nouvelle apparue après sa mort.

Son regard glisse sur les feuilles qui apparaissent comme blanches dans la lumière du soleil, reportant son attention sur d'autres objets épars sur le sol. Finalement, elle lève les yeux et croise le regard du Guide.

Alors ? Quel est le rapport entre l'algèbre, un cataclysme et mon bras ? Elle se retint de faire la remarque que cela sonnait comme le début d'une mauvaise blague et reprit. Et pourquoi diable me loger une balle dans le crâne ? Je ne sais même pas si elle est ressortie, je vais faire sonner tous les portiques d'aéroport maintenant.



Pas de problèmes biquet, j'ai été assez occupée donc je n'aurais pas pu répondre avant cette semaine de toute façon ;)
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